Le Gabon allège sa dette en s’engageant à protéger son écosystème marin

Par le biais du mécanisme « dette-nature », le Gabon verra ses créances diminuer de 163 millions de dollars, soit moins que les 450 millions attendus en juillet. En contrepartie, le pays s’engage à protéger son écosystème marin.

Vue de la côte atlantique, à Libreville. © Amr Abdallah Dalsh/REUTERS

Publié le 16 août 2023 Lecture : 2 minutes.

Le Gabon a restructuré une petite partie de sa dette (environ 3%) en contrepartie de 163 millions de dollars d’investissements dans la préservation de ses océans, ont annoncé, le 15 août, Lee White, le ministre gabonais des Eaux et Forêts, et l’ONG américaine The Nature Conservancy (TNC). Cette transaction « dette-nature » marque, pour le Gabon, « le début d’un projet de préservation sur quinze ans », s’est félicité TNC, l’un des principaux acteurs du projet.

Finance verte

À travers cette opération de « conversion de dette », le Gabon a bénéficié de l’émission d’une nouvelle obligation de sa dette publique, à hauteur de 500 millions de dollars, soit 3% de la dette nationale, par la Bank of America. Toujours selon TNC, les remboursements de ces nouvelles obligations aux taux d’intérêts plus favorables et garanties contre les risques politiques par l’US International Development Finance Corporation (DFC), une agence américaine, devraient « générer 163 millions de dollars », qui alimenteront pendant quinze ans un « fonds indépendant » destiné à des projets de préservation des océans au Gabon. Un autre fonds de « dotation » sera également approvisionné et « continuera de financer la préservation des océans après le remboursement des obligations », précise TNC.

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« C’est un petit premier pas », s’est réjouit Lee White. « Depuis des années, on parle de finance verte, d’accompagner les pays positifs en carbone ou en biodiversité, mais il y a peu d’actions. Donc notre espoir, c’est que ça ouvre encore plus de discussions », a-t-il expliqué.

Meilleure gestion des fonds marins

Les fonds permettront notamment d’établir un « plan d’aménagement du territoire marin », de renforcer les moyens d’action de l’administration qui en est dépourvue depuis la sanctuarisation de 26% des eaux territoriales en 2017, et contribueront au financement de porteurs de « projets de meilleure gestion de la ressource marine », explique Marie-Claire Paiz, directrice régionale de TNC au Gabon.

Le Gabon, recouvert à 88% de forêts, dispose d’une vaste façade maritime à l’ouest, qui lui assure « d’énormes potentialités halieutiques et aquacoles », mais qui sont « très faiblement exploitées », selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

(Avec AFP)

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