La mauvaise gouvernance est une entrave au développement de l’Afrique selon le président de l’ONG ALCRER

Avec ses énormes potentialités, notamment en ressources minières et humaines, le continent africain devrait compter parmi les plus développés du monde, a estimé à Cotonou M. Martin Assogba, président de l’Association de Lutte Contre le Racisme, l’Ethnocentrisme et le Régionalisme ( Alcrer).

Publié le 23 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

M. Assogba déplore des comportements "peu recommandable" de certains de ses dirigeants politiques qui cherchent à tout prix à se maintenir au pouvoir par des élections tronquées. La dilapidation des potentialités réduit le continent à "un nid de pauvreté", a-t-il tenu à préciser.

S’exprimant au cours d’un entretien avec APA, le président de l’ONG ALCRER, a estimé, que la mauvaise gouvernance financière et électorale constitue une grave entrave au développement du continent africain « La corruption sur le continent africain, nuit à l’objectivité, à la justice et à l’égalité des chances , à l’équité et à la non discrimination , principe qui sous tendent les droits humain », a-t-il déploré.

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Au plan économique, a-t-il souligné, la corruption génère sur le continent des distorsions dans le secteur public en éloignant l’investissement public des secteurs prioritaires pour le diriger vers des projets où les pots de vin et les dessous de table sont plus nombreux. « Dans la gouvernance des sociétés, elle met en péril le développement économique en augmentant le coût des transactions commerciales à cause des pots de vin, des frais de négociation avec les agents publics », a-t-il ajouté .

Martin Assogba estime que les ressources gaspillées par des actes de corruption et les ressources qui font l’objet de rétention ou sont détournées atteignent 25 pour cent du PIB total du continent. "Au moment où l’Union africaine indique que la corruption coûte au continent près de 150 milliards de dollars par an, la Banque africaine de développement souligne que ce fléau conduit à la perte d’environ 50 pour cent des recettes fiscales, chiffre supérieur à la dette extérieure totale de certains pays », a-t-il révélé.

Selon lui, l’impact de ce fléau est davantage ressenti par les plus démunis. «Les ménages économiquement faibles dépensent en moyenne 2 à 3 pour cent de leur revenu en pots-de vin, tandis que les ménages nantis dépensent nettement moins, soit en moyenne 0,9 pour cent de leur revenu », regrette, le président de l’ONG ALCRER.

Au plan politique, il relève que la corruption met à mal la démocratie et la bonne gouvernance. «Lors des élections et dans les instances législatives, la corruption réduit la responsabilité et la représentation dans l’élaboration de la politique si elle n’est pas maîtrisée et dans le système judiciaire, elle érode la primauté du droit », a-t-il fait observer.

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Pour le président de cette ONG qui s’investisse dans l’observation des élections en Afrique, le continent africain connaît une libéralisation politique depuis la fin des années 1980 et le début des années 1990, suite au vent de démocratisation qui a soufflé sur le monde. «La quasi-totalité des 53 Etats membres de l’Union africaine (UA) ont adopté la démocratie multipartite qui a impulsé une marche vers des élections pluralistes régulières où règne la concurrence », a-t-il rappelé.

Toutefois, a-t-il regretté, les résultats de nombre d’élections ont fait l’objet de contestation alors que celles ouvertes à concurrence ne constituent plus des exceptions à la règle mais plutôt la norme. «D’ici à la fin de 2009, une trentaine de pays africains iront aux urnes pour participer à divers scrutins au nombre desquels 13 élections présidentielles. Ces consultations électorales, constituent à n’en point douter, une source de guerre fratricide, si elles ne se déroulent pas dans la transparente », a-t-il averti.

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