Bissau est à la merci des narcotrafiquants

La Guinée-Bissau, confrontée à la pauvreté au plan social et économique, est minée par la présence massive de la cocaïne qui fait du pays l’épicentre du trafic en provenance de l’Amérique latine.

Publié le 22 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Aux yeux de beaucoup d’observateurs, Bissau est devenue une plaque tournante du trafic de drogue sans disposer de moyens pour faire face, seule, au fléau qui prend une ampleur inquiétante. Les narcotrafiquants d’Amérique Latine, des Colombiens principalement, ont profité de la pauvreté des populations et des faiblesses des institutions pour faire de ce pays un entrepôt de la cocaïne destinée au marché européen.

Grâce à la corruption, les narcotrafiquants trouvent des complicités haut placées dans l’Armée et l’administration bissau-guinéenne pour opérer dans une impunité totale.

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Les rares arrestations observées dans les milieux des narcotrafiquants et leurs complices locaux sont suivies assez souvent d’évasions spectaculaires avec des complicités manifestes.

Au mois d’août 2008, le juge Gabriel Djedjo est suspendu après la fuite de quatre suspects dont un pilote vénézuélien qui avait atterri en juillet 2008 avec un avion contenant plus 500 kilos de cocaïne, en compagnie de trois Colombiens, alors que la drogue saisie disparaît mystérieusement.

Le juge Gabriel Djedjo finit par accorder la liberté provisoire aux quatre suspects contre le paiement d’une caution de 82 millions de francs Cfa sans commune mesure avec la valeur de leur cargaison.

Les niveaux de complicité dans l’expansion du trafic en Guinée Bissau suscitent des craintes et inquiètent notamment l’Organisation des Nations Unies et la communauté internationale.

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Au plan sanitaire, la Guinée-Bissau va d’autant plus mal que le choléra, qui a encore fait son apparition en 2008, sévit avec de plus en plus de morts faute d’eau potable et de respect de l’hygiène publique.

L’épidémie a fait 225 morts sur 14. 200 contaminés en Guinée-Bissau, selon le Service national d’hygiène et d’épidémiologie qui déplore le déficit de moyens.

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Cet argument est à la base des grèves récurrentes du personnel qui réclame le paiement d’arriérés de salaires.

Par ailleurs, le Sida continue de se propager dans ce pays démuni d’Afrique de l’ouest qui ne manque pourtant pas d’atouts et de potentialités : sixième producteur mondial de noix de cajou, la pêche, la bauxite, les phosphate, le pétrole, etc. ).

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