Souvenirs sombres et espoirs de stabilité en 2008 en Guinée-Bissau

Troisième pays le plus pauvre au monde, dont le budget dépend à 75 % de l’aide internationale, la Guinée-Bissau a failli renouer au mois de novembre avec ses vieux démons: l’instabilité.

Publié le 22 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Dans la nuit du 23 au 24 novembre 2008, les Bissau-guinéens ont été troublés dans leur sommeil par des bruits de bottes, près de la résidence du président de la République, Joao Bernardo Vieira, à Bissau la capitale.

Cette nuit-là, un groupe de militaires lancent un assaut contre le domicile du président à l’artillerie lourde et tuent un membre de la garde de Vieira en faction et endommagent une partie de la toiture du bâtiment.

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Le présumé cerveau de l’attaque, le sergent de marine Tchami Yala, neveu de Kumba Yala, réussit à s’évader et à quitter le pays.

Il est finalement arrêté dans la première semaine de décembre dans un pays voisin où des démarches sont entreprises pour son extradition.

L’assaut du domicile présidentiel intervient quelques mois seulement après une première affaire assimilée également à une tentative de coup d’Etat. Selon la version officielle de l’Armée, un groupe d’officiers dirigés par le chef d’Etat major de la marine, le contre-amiral José Américo Bubo Na Tchuto, aurait tenté de déposer le président Vieira, dans la nuit du 7 au 8 août 2008.

Arrêté, le cerveau présumé réussit à s’évader pour se réfugier en Gambie.

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Ces deux tentatives de coups d’état, intervenues à trois mois d’intervalle, ont fait craindre le pire pour ce pays qui tarde à décoller.

La tentative de coup d’Etat du 23 novembre 2008 est intervenue peu après des élections législatives qui, selon les observateurs, se sont déroulées correctement.

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Elle a été unanimement condamnée par la communauté internationale soucieuse de voir la Guinée-Bissau, indépendante en 1973 après une guerre de libération contre le colonisateur portugais, renouer avec la stabilité.

Le Parti Africain de l’Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) a remporté le scrutin de novembre avec 67 sièges sur 100 à l’Assemblée nationale, selon les résultats officiels proclamés le 18 décembre 2008 par la Cour Suprême de Guinée-Bissau.

Ce parti formera le prochain gouvernement qui sera dirigé par son leader Carlos Gomes Junior, tandis que le PRS de Kumba Yala arrive en deuxième position avec 28 postes de députés, suivi du Parti Républicain de l’Indépendance pour le Développement (PRID) de l’ancien premier ministre Aristide Gomes avec trois députés.

Viennent ensuite le PND et l’AD qui totalisent chacun un siège. Il a fallu la proclamation des résultats définitifs par la Cour suprême pour que l’opposant Kumba Yala accepte de reconnaître sa défaite et de féliciter le PAIGC, comme vainqueur du scrutin.

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