Des Nigériens manifestent pour la mise en place d’une transition politique de trois ans dans leur pays
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté dimanche à Niamey pour réclamer la mise en place d’une transition politique de trois ans à partir du 22 décembre 2009, a constaté APA.
Les manifestants ont demandé aussi l’adoption d’une nouvelle constitution de type présidentiel et la prolongation du mandat des institutions nationales y compris celui du président Mamadou Tandja, qui devait quitter le pouvoir fin novembre 2009.
Le rassemblement qui a enregistré la participation de plusieurs militants du Mouvement national pour la société de développement (MNSD, pouvoir) ainsi que de citoyens, a été convoqué, dans le cadre de la commémoration des neuf ans d’accession au pouvoir du Président Tandja.
« Nous voulons d’une Constitution de type présidentiel, répondant au mieux à nos aspirations socioculturelles » indique le mémorandum rendu public, en marge de la manifestation. Les manifestants ont également suggéré à la classe politique nigérienne, la mise en place d’un gouvernement « d’entente nationale » avec la nécessité de l’organisation d’élections municipales, législatives et présidentielles en 2012, au lieu de fin 2009 comme prévu.
« Nous suggérons aux institutions de la république, à la classe politique et à la société civile une transition politique de trois ans soit du 22 décembre 2009 au 22 décembre 2012 » note le mémorandum. Pour que cette transition puisse « atteindre ses nobles missions », la déclaration a proposé le « maintien en l’état » de toutes les institutions du pays jusqu’en décembre 2012, invitant le Chef de l’État à accepter « cette noble proposition ».
Le mémorandum a également appelé le parlement à inscrire cette « préoccupation » à l’ordre du jour de sa prochaine session, prévue début 2009. Depuis quelques mois, les déclarations en faveur d’une prolongation du mandat du président Tandja se sont multipliées, avec en toile de fond divers meetings organisés dans toutes les huit régions du pays.
Mercredi dernier, le dirigeant nigérien s’est gardé de toute allusion à ces sollicitations, maintenant ainsi le suspens sur les intentions que la rumeur lui prête de se maintenir au pouvoir, dans son message à la nation livré à l’occasion du cinquantenaire de la république. Tandja n’a laissé entrevoir aucune idée sur les élections générales que le pays organisera fin novembre 2009.
Des comités de soutien se sont crées sous la bannière du « Tazartché » (terme haoussa qui signifie continuité ou prolongation), alors même que la constitution du Niger exclue une telle option, la durée du mandat présidentiel de cinq ans une fois renouvelable étant écartée de tout processus de révision de la loi fondamentale.
« De toutes les façons, Tandja ne veut pas d’un troisième mandat encore moins d’une prolongation. C’est l’œuvre de courtisans qui veulent préserver leurs intérêts personnels » a indiqué à APA Issoufou Assoumane, le président de l’Union des démocrates socialistes du Niger (UDSN), un parti de la majorité présidentielle. Selon M. Assoumane, « le président Tandja est un démocrate, il respectera son serment, il va respecter les clauses de la constitution (…) ses partisans, c’est le peuple nigérien ».
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