Les ultra-riches africains passeront la barre des 500 en 2027
Selon le dernière édition du Global Wealth Report, alors que les (très) fortunés font face à la première baisse de la richesse globale depuis 2008, les Africains tirent leur épingle du jeu. Explications.
La 14e édition du Global Wealth Report par Credit Suisse et UBS a mis en lumière une réalité économique inattendue : en 2022, la richesse mondiale a enregistré une baisse pour la première fois depuis 2008. Elle a chuté de 2,4 %, alors que la richesse moyenne par individu a reculé de 3,6 %, pour se situer à 84 718 dollars (77 786 euros) par personne. Ce déclin s’explique principalement par l’appréciation du dollar et l’inflation galopante.
Selon l’économiste et auteur du rapport Anthony Shorrocks, « avec des taux de change stables, alignés sur ceux de 2021, la richesse totale aurait en réalité progressé de 3,4 %, et la fortune par adulte aurait augmenté de 2,2 % en 2022 ». Comment l’Afrique se place-t-elle dans cette danse des dollars ?
Les anglophones toujours plus riches
Alors que la richesse a baissé en Amérique du Nord, en Europe et dans la région Asie-Pacifique, les augmentations de richesse les plus importantes ont été enregistrées du coté de la Russie, de l’Inde, du Brésil et de l’Afrique. Sur le continent, la richesse totale a augmenté de 1,5 %. Pourtant, la croissance démographique importante a entraîné une légère baisse, de 1,3 %, de la richesse par adulte.
De plus, le ratio d’adultes africains les plus aisés demeure bien inférieur à celui des autres régions du monde. Par exemple, le nombre de personnalités africaines dont la fortune est comprise entre 100 millions et 500 millions de dollars est 45 fois moins importante qu’aux États-Unis, vingt fois moins qu’en Europe et trois fois moins qu’en Amérique Latine. Une étude récente de Henley & Partners prévoit pourtant une hausse de 42 % du nombre d’individus aisés au cours de la prochaine décennie.
La majorité des ultrariches africains est concentrée en Afrique du Sud, en Égypte et au Nigeria. Selon le Global Wealth Report, les fortunes cumulées de ces très riches s’établit à 900 milliards de dollars dans la nation arc-en-ciel. À titre de comparaison, au Burundi la somme de la fortune des plus riches est de 5 milliards de dollars, 2 milliards en République centrafricaine et 347 milliards au Maroc. La croissance de ces fortunes est notamment portée par l’immobilier. Même si les taux d’intérêt continuent de monter, la demande dans le foncier est en constante progression. En particulier dans les villes métropolitaines comme Lagos, Johannesburg ou Nairobi, précise le document.
Portés par l’immobilier
Malgré la crise qu’elle traverse, l’Afrique du Sud se démarque avec le développement de ses zones résidentielles. Avec près de 3 700 domiciles évalués à plus de 1 million de dollars, elle se hisse parmi les marchés immobiliers de prestige mondiaux. De son coté, la Namibie, envisagée comme le futur eldorado africain avec une prévision de croissance dépassant les 60 % d’ici à 2032, suscite un intérêt accru grâce à son nouveau programme attractif de résidence par investissement.
Au niveau mondial, le Global Wealth Report anticipe une croissance de 38 % de la richesse mondiale au cours des cinq prochaines années, culminant à 629 000 milliards de dollars en 2027. Cette croissance serait principalement impulsée par les marchés à revenus faibles et moyens. D’ici à 2027, l’étude prévoit que les personnes ultrafortunées (disposant d’un patrimoine d’au moins 30 millions de dollars) seront au nombre de 372 000, dont 500 Africains.
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