Amadou Vamoulké : « Le jour où j’ai été envoyé à Kondengui »
Le 29 juillet 2016, l’ancien directeur de la télévision publique camerounaise était écroué pour des soupçons de détournement de fonds publics. Le début d’un calvaire judiciaire hors norme, marqué par une centaine de passages à la barre, qu’il raconte à Jeune Afrique.
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Le président de la télévision camerounaise (CRTV) Amadou Vamoulké, le 22 mars 2010 à Yaoundé. © Jean Pierre Kepseu/Panapress / Maboup
Au Cameroun, si vous avez été désigné pour être banni ou aller en prison, le soleil pourrait descendre sur la terre pour être mieux vu des terriens que cela ne changerait rien à votre sort. Un mois avant mon arrestation, des rumeurs circulaient déjà à Yaoundé. Un journal camerounais avait même déjà titré : « Amadou Vamoulké sur le chemin de Kondengui ». Sur des plateaux de télévision, je faisais régulièrement l’objet de diffamation.
Il se disait notamment que j’étais en train de créer une télévision au Tchad, ce qui était faux. On cherchait à faire passer l’idée d’une richesse que j’aurais utilisée à l’étranger, et on a commencé à m’accuser de malversations financières en lien avec la perception de la redevance audiovisuelle. Donc de détournement de fonds publics. À cause de ces accusations, j’ai été limogé de mon poste de directeur général de la CRTV, l’organisme public camerounais de radio-télévision, le 29 juin 2016. Ce n’était qu’un début. Un mois plus tard, j’étais finalement convoqué chez le juge d’instruction du Tribunal criminel spécial (TCS).
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