Quand le stress du manager réduit la performance de ses équipes

Une étude menée par un cabinet américain de conseil en management sur le comportement des managers en période de stress a montré que les moins résistants sont aussi ceux dont les équipes sont les moins performantes.

Au-delà d’un effet nuisible sur leur santé mentale ou physique, une baisse de considération des managers à l’égard de leurs subordonnés peut entamer la motivation de ces derniers. © Peopleimages/stock adobe

Publié le 18 août 2023 Lecture : 2 minutes.

Dans une période stressante, un manager sur trois ne sait pas gérer la pression et est perçu comme mutique et fermé au dialogue. C’est ce que conclut une étude publiée par le cabinet américain VitalSmarts, spécialisé dans le conseil en management. Les auteurs, David Maxfield et Justin Hale, ont demandé à 1 334 salariés de décrire, via un questionnaire en ligne, le comportement de leur manager en situation de stress. Leurs conclusions montrent qu’un effet domino s’opère et que le stress d’un ou d’une manager affecte aussi la performance de ses équipes.

Baisse de performance

D’après l’étude, 53 % des salariés interrogés estiment que leurs supérieurs hiérarchiques ont tendance à se refermer sur eux-mêmes et à contrôler davantage leurs équipes lorsqu’ils sont stressés. Et 45 % les jugent plus irascibles, qu’ils les ignorent ou les rejettent au cours de ces périodes tendues.

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Au-delà d’un effet nuisible sur leur santé mentale ou physique et sur leur réputation au sein de l’entreprise, cette baisse de considération des managers à l’égard de leurs subordonnés peut entamer la motivation de ces derniers : « Lorsque les dirigeants ne parviennent pas à pratiquer un dialogue efficace sous le stress, les membres de leurs équipes sont plus susceptibles d’envisager de quitter leur emploi. Ils ont aussi tendance à moins aller au-delà de leurs responsabilités, sont sujets à la frustration et à la colère et sont davantage susceptibles de se plaindre », souligne l’étude. Pis, l’atmosphère négative qui règne lorsqu’un patron craque face au stress augmente la propension des équipes à manquer les échéances, négliger les budgets et les normes de qualité ainsi qu’à agir d’une manière risquant d’éloigner les clients.

Le sang-froid, une qualité qui s’acquiert

À l’inverse, les dirigeants qui savent se montrer calmes, curieux et à l’écoute, même en situation de stress, ont tendance à rendre leur équipe plus confiante, donc efficace. Ainsi, 56 % des salariés ayant été dans cette situation disent vouloir atteindre plus souvent leurs objectifs et s’estiment plus enclins à agir dans l’intérêt de leurs clients.

Ces managers à l’écoute ne sont pas d’un naturel plus serein. Selon les auteurs de l’étude, cette capacité à garder son sang-froid en situation de stress est une qualité qui s’acquiert : « Notre capacité à rester ouvert au dialogue même lorsque les enjeux sont importants ne dépend pas de facteurs inhérents ou génétiques, expliquent-ils. Ce sont des compétences que tout un chacun peut apprendre et adopter. » Cela passe par exemple par le fait d’anticiper une période de stress en la préparant avec ses équipes et en communiquant. Mais encore faut-il avoir été entraîné à pratiquer cette compétence « relationnelle », aussi appelée soft skill. Une donnée que les dirigeants ne doivent pas négliger dans le recrutement et la formation de leurs collaborateurs.

Cet article est initialement paru dans Jeune Afrique, rubrique Emploi, le 9 janvier 2019.

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