Pourquoi le Maroc peut remercier sa diaspora et le tourisme

En croissance respectivement de 16 % et 170 %, les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) et les recettes touristiques permettent au royaume de booster ses réserves en devises dans un contexte économique difficile.

Le secteur touristique au Maroc est reparti sur des bases très élevées. Ici, des passagers arrivent à l’aéroport Mohammed-V de Casablanca, le 7 février 2022. Le Maroc avait rouvert son espace de vol pour tenter de redonner vie à son secteur touristique en crise, deux mois après avoir annulé des vols commerciaux en raison de craintes liées au Covid-19. © AFP

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Publié le 20 août 2023 Lecture : 2 minutes.

À l’heure où le déficit de la balance commerciale continue de se creuser, passant de 199,2 milliards de dirhams en 2021 à 308,8 milliards de dirhams (28 milliards d’euros) en 2022, le Maroc peut compter sur les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) et le retour en grâce du tourisme. En effet, 2022 a été l’année de tous les records avec 110,7 milliards de dirhams transférés par la diaspora marocaine, et 93,6 milliards de dirhams des recettes voyages.

Ainsi, l’évolution « défavorable » de la balance commerciale a été atténuée à « la faveur de la consolidation des transferts des MRE et de la performance exceptionnelle des recettes de voyage », souligne Bank Al Maghrib dans son rapport rapport annuel sur la stabilité financière, rendu public en août. Une performance qui porte les avoirs officiels de réserve à 337,6 milliards de dirhams, soit l’équivalent de 5 mois et 13 jours d’importations de biens et services.

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Une tendance haussière confirmée en 2023

Dans le détail, les transferts des fonds des MRE en 2022 proviennent essentiellement de la France, avec 35,6 milliards de dirhams (32,2 % des parts), de l’Espagne, avec 14,8 milliards de dirhams (13,4 %) et de l’Italie avec 12,7 milliards de dirhams (11,5 %). L’Arabie saoudite (8,4 milliards de dirhams, 7, 6%) et les États-Unis (6,5 milliards de dirhams, 6 %) complètent le top 5.

Un récent rapport de l’Office marocain des changes, publié mi-août, note une hausse des transferts de la diaspora marocaine depuis les principaux pays, notamment la France (+17,9 %), l’Espagne (+10,9 %), et l’Italie (+26,2 %). Cependant, la meilleure performance a été signalée au Canada avec une croissance annuelle de +28 % au cours des cinq dernières années.

Selon les données de l’Office des changes, les transferts de fonds des Marocains de l’étranger sont en croissance globale d’environ 16 %. La tendance haussière de cette manne financière sans frontières s’est, par ailleurs, confirmée au premier semestre de 2023, avec le transfert de 55,3 milliards de dirhams, en augmentation de 13,9 % par rapport à la même période en 2022.

+170,8 % de recettes touristiques

Au ralenti depuis la crise sanitaire, le secteur touristique repart de plus belle avec une progression « exceptionnelle » des recettes, évaluée à 170,8 %. Limitées à 34,6 milliards de dirhams en 2021, les recettes de voyage ont atteint 93,6 milliards de dirhams en 2022, dépassant au passage le niveau d’avant-pandémie (78,7 milliards de dirhams en 2019).

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Pilier de l’économie marocaine, avec une contribution à hauteur de 7 % au produit intérieur brut (PIB) du royaume, le tourisme est au cœur d’une nouvelle feuille de route stratégique de 6,1 milliards de dirhams sur quatre ans. Objectif : séduire 17,5 millions de touristes par an, et générer 120 milliards de dirhams de recettes à l’horizon 2026.

Confrontée à des chocs nationaux (sécheresse) et internationaux (flambée des prix des matières premières), la croissance du produit intérieur brut (PIB) réel a chuté de 7,9 % à environ 1,2 % entre 2021 et 2022, d’après les données de la Banque mondiale. Le dynamisme des transferts des MRE et des recettes touristiques permettent, désormais, de soulager des finances publiques sous pression.

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