Seaboard, Ameropa, Agrial… La bataille pour les moulins du groupe Castel se précise
Révélée par Africa Business + et Jeune Afrique en avril, la cession des moulins de Somdiaa, filiale du géant que dirige Pierre Castel, s’annonce comme une opération majeure. Qui sont les repreneurs en lice ?
Agrobusiness : le monde des moulins entre essor et turbulences
Porté par la consommation croissante de blé – sous forme de pain, de pâtes, de coucous…–, le dynamisme de la meunerie ne se dément pas sur le continent. Mais, entre une concurrence accrue et la hausse des coûts de production, l’équation économique est difficile à tenir.
Olam, Forafric, Flour Mills of Nigeria… Ils sont nombreux à avoir regardé le dossier. Finalement, selon nos informations, la bataille pour le rachat des moulins de Somdiaa au Togo, Gabon, Congo et Cameroun se joue entre trois candidats-repreneurs.
Révélée par Africa Business + et Jeune Afrique en avril, la cession de quatre filiales de Somdiaa – la Société générale des moulins du Togo (SGMT), la Société meunière et avicole du Gabon (SMAG), la Société les grands moulins du phare (SGMP) et la Société le grand moulin du Cameroun (SGMC) – a fait l’objet de discussions préliminaires entre Castel et le géant américain Seaboard, poids lourd de la meunerie sur le continent. Ces pourparlers n’ont cependant pas abouti.
Alors que le processus pourrait connaître une avancée en septembre, voici les trois compétiteurs engagés dans la bataille.
- Seaboard, le favori
Dirigé par Robert L. Steer, ancien bras droit de Steven Bresky, l’emblématique patron du groupe, décédé en juillet 2020, le géant américain est, de très loin, le mieux placé pour remporter la mise. Acteur mondial de l’agroalimentaire et des transports, il est un meunier de premier plan sur le continent, implanté dans six pays : Sénégal, Congo, Côte d’Ivoire, Ghana, Mozambique et Zambie.
Mettre la main sur les quatre moulins de Somdiaa lui permettrait d’étendre sa présence, en particulier en Afrique centrale, et de réaliser des économies d’échelle tout en développant ses activités de négoce. Déjà acquéreur, en 2017, des Grands Moulins d’Abidjan (GMA) et des Grands Moulins de Dakar (GMD) pour un montant supérieur à 300 millions d’euros, Seaboard dispose des moyens financiers (11 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2022, +21% en l’espace d’un an) et du savoir-faire technique pour réaliser une nouvelle opération d’envergure.
- Ameropa, le négociant qui veut devenir meunier
Fournisseur du continent en engrais et en céréales depuis des lustres, cette société de négoce suisse, détenue par Andreas Zivy, est également sur les rangs. Dirigée par le Français William Dujardin, un ancien de Louis-Dreyfus et de Bunge, et forte d’un chiffre d’affaires de 10 milliards de francs suisses en 2022 (environ 10 milliards d’euros, +5 % en 1 an), elle voit dans l’acquisition des quatre moulins de Somdiaa un moyen de consolider ses positions en Afrique et de diversifier ses activités.
S’il transformait l’essai, le négociant, qui dispose de bureaux en Afrique du Sud et en Égypte, deviendrait un concurrent de Seaboard et bousculerait un autre acteur de taille, le singapourien Olam, à la fois trader et meunier. Un pari osé mais pas impossible à gagner pour l’ambitieux William Dujardin.
- Agrial, l’outsider
Personne ou presque ne l’avait vue venir. Née, en 2000, de la fusion de trois coopératives normandes (Agralco, Coop Can et Orcal), la coopérative française est dans la course. Son point fort : garantir que les moulins de Somdiaa, aujourd’hui des actifs français, et les flux de blé qui les alimentent, demeureront dans le giron tricolore. Dirigée par un tandem, Arnaud Degoulet (président, et producteur dans la Sarthe), et Ludovic Spiers (directeur général et ancien d’Agralco), Agrial compte 12 000 agriculteurs-adhérents et a réalisé un chiffre d’affaires de 7,2 milliards d’euros en 2022.
Implantée dans seulement deux pays du continent (Maroc et Sénégal), où elle est active dans la production de légumes et de fruits frais, elle emploie 4 500 salariés en Afrique sur les 22 000 qu’elle fait travailler dans le monde (dont 13 000 en France). Créera-t-elle la surprise ?
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Agrobusiness : le monde des moulins entre essor et turbulences
Porté par la consommation croissante de blé – sous forme de pain, de pâtes, de coucous…–, le dynamisme de la meunerie ne se dément pas sur le continent. Mais, entre une concurrence accrue et la hausse des coûts de production, l’équation économique est difficile à tenir.
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