Coup d’État au Niger : et si le pétrole expliquait tout ?
Le 27 juillet, la création d’une nouvelle société pétrolière baptisée PétroNiger devait être validée en conseil des ministres. Mais, la veille, le président Mohamed Bazoum était renversé. Enquête sur ce qui pourrait être tout sauf une coïncidence.
LES SECRETS D’UN COUP D’ÉTAT (3/3). Au bout de la longue table du conseil des ministres, Mahamadou Issoufou s’assoit une nouvelle fois – la dernière – à la place du président. Mohamed Bazoum, son successeur élu, prêtera serment le 2 avril. L’homme de Tahoua sait que ses heures à la tête de l’État sont comptées. Il a accepté plusieurs mois plus tôt de passer la main et de s’en tenir à la limite constitutionnelle fixée à deux mandats. Le choix n’a peut-être pas été facile, mais qu’importe : en ce 12 février 2021, Mahamadou Issoufou tient à faire son travail, comme si de rien n’était.
Au titre du ministère du Pétrole de son compère Foumakoye Gado, et sous le regard de son successeur, il officialise l’attribution de trois blocs pétroliers – R5, R6 et R7, situés dans la région d’Agagem – à une coentreprise, Niger Oil Company (NOC), constituée notamment de deux entités, Amko et la Société nigérienne de pétrole (Sonidep). Un geste anodin ? Pas vraiment. Ces blocs ont été rétrocédés à l’État cinq ans plus tôt par la China National Petroleum Corporation (CNPC), qui les avait acquis en 2008. Depuis, ils faisaient l’objet de toutes les convoitises.
Le mystérieux Moussa Kouanda
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