Bola Tinubu face au choix des armes
Élu président il y a moins de six mois, porté à la tête de la Cedeao voici quelques semaines, le chef de l’État nigérian se dresse aujourd’hui face aux putschistes du Niger. Mais ira-t-il jusqu’à endosser ses habits de chef de guerre ?
Le destin de l’Afrique de l’Ouest repose-t-il sur les épaules d’un seul homme : Bola Tinubu, président du Nigeria, celui qu’on appelait il y a quelques mois encore « le parrain de Lagos » ? Nommé à la tête de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) le 9 juillet 2023, 41 jours seulement après son investiture au palais présidentiel d’Abuja, il avait alors délivré un premier discours sans équivoque devant ses pairs de l’organisation régionale : il n’y aurait désormais plus aucune tolérance envers les coups d’État.
À peine trois semaines plus tard, sa détermination allait être rudement mise à l’épreuve : le 26 juillet, les hommes du général Abourahamane Tiani se saisissaient du président Mohamed Bazoum à Niamey et officialisaient quelques heures plus tard leur prise de pouvoir au Niger, voisin septentrional du Nigeria et partenaire le plus solide d’Abuja dans la lutte contre le terrorisme dans la région. En 2021 et 2022, la Cedeao s’était contentée d’imposer des sanctions économiques au Mali, au Burkina Faso et à la Guinée après de précédents putschs. Allait-elle adopter la même ligne sous Bola Tinubu ?
L’homme de Washington ?
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