La Libye renvoie plus de 160 personnes au Nigeria
Les autorités libyennes affirment que les migrants rapatriés après leur interpellation à la frontière avec la Tunisie, le sont sur la base du volontariat.
Le 20 août, les autorités libyennes ont renvoyé dans leur pays 161 migrants nigérians, dont 75 femmes et 6 enfants, dans le cadre d’un programme de retour volontaire en coordination avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui leur a fourni nourriture et boissons avant leur retour en avion au départ de Mitiga. Le ministre de l’Intérieur du gouvernement basé dans l’ouest libyen, Imed Trabelsi, était sur place.
« Nous ne pouvons pas supporter ce fardeau de l’immigration clandestine seuls », sans l’aide de la communauté internationale, a-t-il expliqué, rappelant que la Libye s’oppose à l’installation de « non Libyens » sauf s’ils sont « étudiants ou travailleurs en règle ». Parmi le groupe de migrants, « 102 ont été interpellés à la frontière alors qu’ils tentaient d’entrer en Tunisie depuis la Libye ou en Libye depuis la Tunisie », a rappelé le ministre.
Retours volontaires
Le 10 août, Tripoli et Tunis ont scellé un accord mettant fin à une crise qui a duré un mois, déclenchée par l’expulsion par les autorités tunisiennes de 2 000 migrants subsahariens, selon des sources humanitaires, dans des zones inhospitalières et désertiques des frontières entre Libye et Algérie. En un mois, au moins 27 personnes sont mortes, et 73 ont disparu dans le désert tuniso-libyen.
Samuel Okeri, un conseiller de l’ambassade du Nigeria à Tripoli, a souligné que les 161 migrants « n’ont pas été contraints » de rentrer au Nigeria. « Nous leur avons expliqué que l’immigration n’est pas mauvaise en soit mais qu’ils ne peuvent pas juste venir dans un autre pays sans respecter les procédures », a-t-il dit. Le 20 juin, 165 Nigérians avaient déjà été rapatriés dans le cadre du programme des retours volontaires.
Plaque tournante
La Libye compte plus de 600 000 migrants sur son sol. Quand ils sont interceptés ou secourus en Méditerranée pendant leur traversée vers l’Europe, ils sont généralement placés dans des centres de détention, dans des conditions souvent déplorables dénoncées par les ONG. D’autres sont parfois arrêtés pour mendicité, ou lors de rafles contre des caches de migrants clandestins.
Plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est devenue une plaque tournante pour des dizaines de milliers de migrants cherchant à gagner clandestinement l’Europe par la mer.
(Avec AFP)
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