La 13ème édition de la fête des religions traditionnelles célébrée le 10 janvier
La treizième édition de la fête des religions traditionnelles du Bénin, communément appelée « fête du Vaudou », sera célébrée, le 10 janvier 2009, sur toute l’étendue du territoire béninois, a-t-on appris de source officielle à Cotonou.
Depuis l’institution, en 1994, de la date du 10 janvier comme journée chômée payée pour commémorer cette fête, des milliers d’adeptes des divinités comme Ogu (dieu du fer), Hêviosso (dieu du tonnerre), Sakpata (dieu de la variole), Mami Wata (déesse de l’eau) affluent au Bénin pour célébrer l’événement qui donne lieu à des manifestations spectaculaires et féeriques.
Selon les grands adeptes de vodou, les manifestations de cette fête sont marquées par des cérémonies d’offrandes et de libation aux ancêtres, ainsi que par des séances de prières collectives à l’endroit des divinités protectrices des adeptes du culte à travers le monde.
« Cette fête des religions traditionnelles que nous célébrons tous les 10 janvier de chaque année, offre l’occasion aux dignitaires du culte vodou de solliciter la protection de nos dieux traditionnels, non seulement aux pays où la paix est menacée sur le continent africain, mais aussi au Bénin en particulier », a confié à APA, l’un des dignitaires du culte vodou, Dah Aligbonon.
« Profondément enraciné dans les traditions culturelles africaines, le Vodou a des origines qui remontent à plusieurs milliers d’années. Sans autre précision, des découvertes archéologiques sur le littoral ouest africain laissent penser que les cultes vodou y étaient pratiqués depuis plus de 4000 ans », a-t-il indiqué.
Déjà vers la fin du 15ème siècle, a-t-il expliqué, des voyageurs et des commerçants européens décrivaient dans leurs récits des cérémonies et des temples Vodou. «Ces cérémonies, à l’image du temple Dangbé (python), au Bénin, n’ont pas connu de transformations majeures au cours des siècles », a-t-il ajouté.
Le Vodou, qui n’est pas fondé sur une conception dualiste du monde (la vie et la mort ou le ciel et la terre), signifie en langue Fon : "Ce qu’on ne peut élucider, la puissance efficace".
Il peut également se traduire par Dieu ou Esprit. Cette religion lie la nature et ses phénomènes à des divinités ou des esprits avec lesquels, il est possible de communiquer, grâce au phénomène de la transe. Les adeptes du Vodou admettent que ce dernier est l’émanation d’un créateur unique qui s’est manifesté dans les entités ‘Mawu’ et ‘Lissa’, incarnations des principes masculin et féminin.
D’après la légende, Mawu et Lissa ont engendré quatorze enfants dotés de pouvoirs surnaturels qui à leur tour, ont eu des descendants que sont Shango ou Hêviosso, dieu du tonnerre et de la foudre, mais aussi Gou, dieu du fer et des forgerons, Nana Bouloukou, déesse de la terre, de la nuit et des mystères, Sakpata, dieu de la justice et de la variole et Dan, dieu de la prospérité. Ainsi, aux yeux des profanes, les rites et cérémonies vodou peuvent passer pour de la pure superstition, de la magie noire, voire de la sorcellerie.
Cependant, pour le ‘vodoussi’ (adepte du Vodou), ces rituels constituent un moment important de la vie où les dieux et les esprits des ancêtres exercent une influence positive directe sur la vie des êtres humains.
Selon les statistiques, 37% de la population béninoise -8 millions d’habitants environ-, pratique les religions traditionnelles (animisme), alors que les catholiques représentent 27%, les musulmans 22% et les protestants 10%.
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