Au Maroc, le mythe des enfants zouhris
Dans l’anthologie de l’univers occulte au Maroc, il y a une part sombre et meurtrière : le mythe des enfants zouhris. Considérés comme des êtres aux dons surnaturels, ils sont traqués, kidnappés et sacrifiés par des chasseurs de trésor. Une légende rurale ? Non, la triste réalité.
MAROC, TERRE DE MAGIE ET DE SORTILÈGES (3/3) – 26 septembre 2020, dans la province rocailleuse et désertique de Zagora, dans le sud du Maroc. Un berger qui passe au milieu des roches du djebel Kissan (mont Kissan) avec son troupeau d’ovins découvre une dépouille d’enfant et des lambeaux de vêtements.
Quarante jours plus tôt, dans la matinée du 17 août, une petite fille de 5 ans prénommée Naïma avait disparu dans la région et laissé sa famille dans un profond désarroi, et ce, malgré une mobilisation active des autorités et des habitants du coin. Après des tests ADN, il s’avère que les restes retrouvés par le berger sont les siens. Pour les gendarmes, pas de doute, il s’agit d’un sacrifice rituel en lien avec la sorcellerie. Pourquoi ? Parce que la petite Naïma, atteinte d’un léger handicap physique et mental, présente des caractéristiques particulières, notamment un strabisme. Ce qui peut faire d’elle – selon le folklore arabo-berbère – une enfant « zouhri ».
La malédiction des « chanceux »
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