Le «village» de Félix Houphouët-Boigny se meurt

Vitres brisés, toits qui ont perdu toute étanchéité, des murs dégradés, des espaces uniquement verts de leurs herbes sauvages, entre autres signes d’un abandon qui ne dit pas son nom, pour une capitale politique et administrative d’un pays comme la Côte d’Ivoire, Yamoussoukro ne paie plus de mine.

Publié le 14 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Village jadis destiné à devenir une ville futuriste, par la volonté de son Président de fils, Yamoussoukro semble aujourd’hui irrémédiablement condamné à connaître le sort des cités anciennes.

Quinze années après la disparition du Président Félix Houphouët- Boigny, qui avait décidé d’en faire la capitale politique et administrative de la Côte d’Ivoire, cette localité du centre du pays perd chaque un peu plus de son lustre d’antan.

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Des édifices bâtis à grands frais durant la période faste du «miracle ivoirien », seuls la Basilique Notre Dame de la Paix et la Grande Mosquée de la Paix de Yamoussoukro tiennent encore bon.

La première, gérée par l’Eglise catholique « résiste » encore aux intempéries du temps alors que des dons de mécènes permettent à la Mosquée de demeurer dans un état « acceptable ».

Les établissements scolaires et universitaires, notamment le lycée Mamie Adjoua, le lycée scientifique, l’institut polytechnique Félix Houphouët Boigny, le Centre d’animation et de formation pédagogique (CAFOP) sont tous dans un état de délabrement avancé.

Le constat est le même pour les centaines de maisons construites destinées à loger les enseignants, et aujourd’hui transformés, pour la plupart, en bureaux presqu’anodins.

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Yamoussoukro présente le visage d’une ville morte. Les espaces réservés au gazon sont envahis par les herbes sauvages ou tout simplement transformés en champs de manioc ou de potagers. Seule la nationale qui traverse la ville présente encore les aspects d’une voie de communication aux normes.

Toutes les rues de la localité sont parsemées de nids de poules et la plupart envahies par les herbes. Sur les dix lacs creusés à travers la ville par le premier président de la Côte d’Ivoire indépendante, seuls les lacs 1, 2 et 3, situés en face de la Résidence présidentielle échappent au nénuphar.

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Les autres étendus d’eau sont soit, partiellement, soit totalement envahies par les plantes. Il y en a dont la surface est faite plus de sable que d’eau.

Les tas d’immondices sont visibles partout dans la ville. Les deux sociétés commises au ramassage des ordures ménagères peinent à enlever ceux des marchés, provoquant parfois, des épidémies.

Rarement, elles rentrent dans les quartiers.

L’ONG Boigny-Service qui milite pour un environnement sain à Yamoussoukro avait recensé en 2007 plus de 350 tas d’ordures à travers la ville. Orpheline de son fils Félix Houphouët Boigny, tout à la fois son créateur en tant que ville, Yamoussoukro se meurt, chaque jour un peu plus.

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