En Algérie, trois ans de prison requis contre un chercheur et un journaliste
Hirak, affaire Bouraoui : les dossiers de Raouf Farrah et de Mustapha Bendjama symbolisent les crispations du pouvoir face à l’opposition militante.
Le 22 août, le parquet de Constantine a requis trois ans de prison ferme à l’encontre du chercheur algéro-canadien Raouf Farrah et du journaliste algérien Mustapha Bendjama, incarcérés depuis plus de six mois en Algérie, a annoncé le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Selon la même source, le verdict sera prononcé au tribunal de Constantine le 29 août.
Raouf Farrah, 36 ans, et Mustapha Bendjama, 32 ans, sont poursuivis pour « publication d’informations et de documents dont le contenu est classé partiellement ou intégralement secret, sur un réseau électronique ou d’autres moyens technologiques de médias », d’après le CNLD.
Farrah fait également l’objet de poursuites pour « réception de fonds d’institutions étrangères ou intérieures dans l’intention de commettre des actes qui pourraient porter atteinte à l’ordre public », a indiqué son avocat Kouceila Zerguine sur son compte Facebook. Son père, Sebti Farrah, âgé de 67 ans, libéré après 61 jours de prison pour raisons de santé, est lui aussi poursuivi pour ce même chef d’accusation, selon Me Zerguine. Le procureur a également requis trois ans de prison ferme à son encontre.
Affaire Bouraoui
Raouf Farrah, chercheur-analyste de l’organisation Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-TOC), avait été arrêté le 14 février chez ses parents à Annaba (est).
Mustapha Bendjama est rédacteur en chef du journal privé Le Provincial, basé à Annaba. Il est poursuivi dans plusieurs affaires depuis sa participation au mouvement du Hirak en 2019, dont il était l’un des acteurs phares à Annaba. Le journaliste a été arrêté le 8 février dans son journal et accusé d’avoir aidé la militante politique franco-algérienne Amira Bouraoui à quitter l’Algérie via la Tunisie deux jours plus tôt, alors qu’elle était interdite de sortie du territoire.
L’affaire Bouraoui, qualifiée d’ « exfiltration illégale » par le gouvernement algérien, a provoqué une nouvelle brouille diplomatique avec la France, qui s’est résolue récemment.
(Avec AFP)
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