Au Cameroun des Biya, c’est franckistes contre franckistes !
Le Mouvement citoyen des franckistes pour la paix et l’unité au Cameroun s’offusque que d’autres associations soutiennent le fils de Paul Biya.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 23 août 2023 Lecture : 2 minutes.
Biya sera-t-il au pouvoir, à l’issue du scrutin présidentiel camerounais de 2025 ? Si Paul – 90 printemps et 4 décennies de pouvoir – n’a pas exclu de briguer un huitième mandat en 2025, un Biya pourrait en cacher un autre. Pour ne pas être surpris par un éventuel empêchement du candidat nonagénaire putatif, des activistes promeuvent le scénario alternatif d’un dauphin du même sang, comme des Kabila, Gnassingbé et Déby Itno succédèrent respectivement à des Kabila, Gnassingbé et Itno…
Pionnier dans ce narratif familial, le Mouvement citoyen des franckistes pour la paix et l’unité du Cameroun (MCFP), s’active « spontanément » depuis de nombreux mois « pour une transition pacifique au Cameroun, un avenir en confiance et une préservation des acquis avec pour modèle »… « Franck Emmanuel Biya« . Depuis deux ans, le mouvement organise meetings, réunions et autres séminaires.
Éparpillement ?
Quinquagénaire homme d’affaires, fils aîné du président du Cameroun et déjà pressenti comme candidat à la présidentielle de 2018, « EFB » intéresse d’autres associations, comme le MCPU, Mouvement citoyen pour la paix et l’unité. « Trop de viande ne gâte pas la sauce », indique un dicton africain. Mais trop d’invités à déguster la sauce politique réduisent la portion de chacun…
C’est ainsi que, lors d’une conférence de presse tenue à Yaoundé le week-end dernier, le MCFP s’est insurgé contre le morcellement des soutiens à son champion, fustigeant la naissance de plusieurs tendances susceptibles d’éparpiller la mobilisation des troupes, au détriment d’une « transition générationnelle démocratique » au Cameroun.
Des paresseux qui profitent des travaux des autres pour mener leurs agendas cachés.
Pour le coordonnateur de la région du Sud de ce « canal historique », les autres démembrements ne seraient que « des paresseux qui profitent des travaux des autres pour mener leurs agendas cachés » et se cantonnent à des insultes qui, sur les réseaux sociaux, créent la confusion. Les concurrents du MCFP abattent la carte du mépris, évoquant opter, dans le cadre de cette polémique, « pour le silence »…
Si les franckistes s’en prennent aux franckistes, il n’est évidemment pas question qu’un Biya fasse concurrence à un autre Biya. Si le présumé dauphin dissémine à l’envi des clichés plutôt « présidentiables » – des poignées de main avec Emmanuel Macron à Yaoundé, ou avec quelque panafricaniste à Saint-Pétersbourg –, le fils de Paul et Jeanne-Irène ne mandate pas les « fan-clubs », ni ne les désavoue. Avant de sortir du bois, il attendra certainement d’être adoubé…
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