Au sommet des Brics, accord sur une expansion du groupe

Élargir le cercle, oui mais comment ? Les cinq économies émergentes réunies en sommet en Afrique du sud doivent encore statuer sur les modalités d’adhésion des futurs membres.

Drapeaux de l’Afrique du Sud, du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine lors du sommet 2023 des BRICS au Sandton Convention Centre à Johannesburg, le 24 août 2023. © Marco Longari / AFP

Publié le 24 août 2023 Lecture : 2 minutes.

Les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) réunis en sommet à Johannesburg se sont accordés sur le principe d’une expansion du bloc de pays émergents, désireux d’étendre leur influence, le choix stratégique de nouveaux membres restant à discuter.

« Nous avons adopté un document qui définit les lignes directrices, les principes et les processus d’examen des pays qui souhaitent devenir membres des Brics », a déclaré la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor. Soulignant une avancée « positive », elle n’a pas précisé si les noms des nouveaux entrants seront annoncés lors du sommet, indiquant simplement que les « détails » seront précisés avant la fin de la rencontre le 24 août.

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Le président sud-africain Cyril Ramaphosa avait déclaré plus tôt que l’ensemble des membres du bloc soutenaient « pleinement » l’idée d’un élargissement.

Un quart de la richesse mondiale

Une quarantaine de pays ont demandé leur adhésion ou manifesté leur intérêt. Cuba, le Nigeria ou encore l’Iran sont parmi les candidats.

Selon les dirigeants du « club des cinq », qui produit un quart de la richesse mondiale et rassemble 42 % de la population du globe, cet engouement montre l’influence grandissante des pays émergents sur la scène mondiale.

La Chine, poids-lourd qui pèse environ 70 % du PIB du groupe, a clairement réitéré son intention de gagner en puissance. « Les Brics doivent œuvrer en faveur du multilatéralisme et ne pas créer de petits blocs. Nous devons intégrer davantage de pays dans la famille des Brics », a enjoint le président Xi Jinping.

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L’Inde, autre locomotive économique du groupe qui se méfie des ambitions de son rival régional chinois et ne s’était pas exprimée sur une possible expansion à l’ouverture du sommet mardi, a finalement déclaré soutenir l’ouverture, sous réserve d’un accord sur les modalités.

Dilution de l’influence

« Les Brics sont à l’évidence divisés à l’heure actuelle », estime Gustavo de Carvalho, chercheur en relations internationales basé en Afrique du Sud, interrogé par l’AFP. Outre l’Inde, le Brésil, officiellement favorable à l’ouverture, craint qu’une expansion ne « dilue » son influence mondiale et au sein du bloc, selon le spécialiste.

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Pretoria plaide pour l’intégration de pays africains, sur un continent devenu un nouvel échiquier dans le jeu diplomatique mondial. La Russie a « désespérément besoin d’amis et de partenaires » avec la guerre en Ukraine et « il n’est pas étonnant qu’elle soit en faveur d’une expansion », poursuit M. de Carvalho.

Rio, Pretoria et Delhi devront aussi peser leur proximité avec la Chine et la Russie avec le risque de s’éloigner d’un partenaire commercial majeur comme les États-Unis.

Les Brics ont réaffirmé leur position « non-alignée » lors du sommet, à un moment où les divisions ont été accentuées par le conflit en Ukraine. « Nous défendons tous un ordre mondial multipolaire », a affirmé Vladimir Poutine. Sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour crime de guerre en Ukraine, le président russe s’est exprimé au sommet en visioconférence.

Washington a affirmé ne pas voir dans les Brics de futurs « rivaux géopolitiques », assurant vouloir maintenir de « solides relations » avec le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud.

(Avec AFP)

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