Élections au Zimbabwe : 24 heures de rab
À la suite de dysfonctionnements, les élections zimbabwéennes sont prolongées d’une journée. Signe de fraude ou de bonne volonté de la part du régime Mnangagwa ?
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 24 août 2023 Lecture : 2 minutes.
Le Zimbabwe de Robert Mugabe avait habitué aux records, notamment en matière de taux d’inflation. C’est cette fois une promesse électorale inégalable que fit, il y a quelques semaines, son successeur, Emmerson Mnangagwa, longtemps partenaire puis tombeur du « Vieux Bob ». Au cours d’un meeting de la campagne électorale qui vient de s’achever, le chef de l’État sortant et candidat octogénaire au scrutin présidentiel avait déclaré que les personnes qui voteraient pour son parti, la Zanu-PF, « iraient au paradis ».
Cette surenchère verbale alimente la perception qu’ont quantité d’observateurs de ce qu’ils présentent comme un cirque électoral à l’avantage, depuis quarante-trois ans, du parti dominant. À l’approche du scrutin présidentiel et législatif de ce 23 août, les premières élections depuis la mort de Mugabe, l’opposition anticipait des « fraudes », de « l’intimidation » et des « entraves ». L’ONG Human Rights Watch, elle, prédisait un « processus électoral gravement défectueux ». Quant à la Zanu-PF, elle mettait en garde – y compris ses propres partisans – contre des risques de violence…
Problèmes logistiques
Si l’affluence et le calme ont été au rendez-vous ce mercredi, la commission électorale a dû reconnaître des dysfonctionnements logistiques, principalement dans les grandes villes. Des erreurs sur les listes électorales notamment, et des retards à l’ouverture (initialement prévue à 7 heures) dans les trois quarts des bureaux de vote. Dans une circulaire publiée dans la soirée, le président de l’instance en a tiré la conclusion que le scrutin devait être prolongé d’une journée.
Pour les partisans du régime, l’élargissement des plages horaires de vote est la meilleure preuve que la commission électorale souhaite permettre à un maximum des 6,6 millions d’électeurs potentiels d’exprimer leur préférence politique. Pour les sceptiques, cet épisode serait la cerise de la confusion sur le gâteau de la manipulation.
A l’issue de cette journée supplémentaire, tous les regards seront braqués sur le dépouillement des urnes, qui tranchera la compétition semblant se résumer à un duel entre Emmerson Mnangagwa et son principal rival, l’avocat et pasteur Nelson Chamisa. Le premier est donné largement favori par des bookmakers blasés. Les résultats du décompte doivent être publiés dans les cinq jours suivant le scrutin.
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