Le cerveau présumé de la tentative de coup à Bissau, arrêté en Gambie, sera extradé
Le sergent de marine Alexandre Ntchama Yala, cerveau présumé de la tentative de coup d’Etat manqué contre le président bissau-guinéen, Joao Bernardo Vieira, a été arrêté par la police gambienne, a annoncé à Bissau, le porte-parole du ministère de l’Administration interne, Armando Nhaga.
Publié le 5 décembre 2008 Lecture : 1 minute.
Au cours d’une conférence de presse à Bissau, la capitale, Armando Nhaga a dit qu’Alexandre Ntchama Yala, neveu de l’ex-présidente de la République Kumba Yala, sera extradé vers la Guinée-Bissau, conformément au mandat d’arrêt émis par les autorités judiciaires de Bissau. La même source a annoncé que le directeur des services d’informations de l’Etat, Alfredo Malu, a été également retenu dans le cadre de la tentative de coup d’Etat du 23 de novembre. M. Nhaga a également fait savoir que les auteurs de la tentative de renversement par les armes du président Joao Bernardo "Nino" Vieira sont au nombre de huit. Les autorités ont interdit, jusqu’à nouvel ordre, toute manifestation à cause de la situation d’insécurité prévalant dans le pays, a indiqué le porte-parole du ministère de l’Administration interne. Néanmoins, la commission d’enquête chargée d’élucider les circonstances de la tentative du coup d’Etat du 23 novembre dernier continue à interroger les autres suspects arrêtés. Des militaires avaient attaqué à l’artillerie lourde, dans la nuit du 23 novembre dernier, la résidence du président bissau-guinéen, faisant un mort parmi les gardes et endommageant en partie l’édifice où se trouvait le président Vieira. Cette tentative de putsch intervenue après la publication des résultats des élections législatives, avait été condamnée unanimement par la communauté internationale. Le présumé auteur de cette attaque est également un proche de l’ex-chef d’Etat major de la marine bissau-guinénne, le vice-amiral José Américo Bubo Na Tchuto, en fuite depuis qu’il a été accusé d’avoir lui aussi tenté de renverser le pouvoir en août dernier. La Guinée-Bissau, ex-colonie portugaise, a connu plusieurs coups d’Etat. C’est la deuxième fois que le président Vieira, élu démocratiquement en 2005, fait l’objet de tentative de coup d’Etat dans un pays où l’armée est minée par l’ethnicisme. Ses interconnexions avec les narcotrafiquants d’Amérique latine ont transformé ce pays d’Afrique de l’Ouest en entrepôt de drogue dure destinée à l’Europe.
