Confusion au Gabon après une tentative de coup d’État
Dans les minutes qui ont suivi l’annonce des résultats de l’élection présidentielle donnant Ali Bongo Ondimba vainqueur, des militaires se sont emparés de la télévision publique gabonaise.
La courte allocution, qui passe en boucle sur la chaîne de télévision publique Gabon 24, n’a suivi que de quelques minutes l’annonce des résultats de l’élection présidentielle par le Centre gabonais des élections (CGE). Sur les images également diffusées sur les réseaux sociaux, on distingue une dizaine d’hommes en treillis militaire.
Se présentant comme des membres des Forces de défense et de sécurité, ils affirment mettre en place un « Comité pour la transition et la restauration des institutions » (CTRI). « Au nom du peuple gabonais, [nous] avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place », affirme un des militaires. « À cet effet, les élections générales du 26 août 2023 ainsi que les résultats tronqués sont annulés. Les frontières sont fermées jusqu’à nouvel ordre. »
Dissolution des institutions
Vidéo reçue mercredi 30 août. Des militaires ont annoncé l’annulation des élections, la fermeture des frontières et la dissolution des institutions au #Gabon, suite à la proclamation des résultats donnant #AliBongo vainqueur avec 64,27% des voix. #MaVoixCompte241 #Gabon23 pic.twitter.com/kbrvoZANmr
— Jeanne Le Bihan (@jeannelebihan) August 30, 2023
« Toutes les institutions de la République sont dissoutes, notamment le gouvernement, le Sénat, l’Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle, le Conseil économique, social et environnemental, le Conseil gabonais des élections, a-t-il ajouté. Nous appelons la population, les communautés des pays frères installés au Gabon ainsi que les Gabonais de la diaspora au calme et à la sérénité. »
« Nous réaffirmons notre attachement au respect des engagements vis-à-vis de la communauté nationale et internationale. Peuple gabonais, c’est enfin notre essor vers la félicité. Que Dieu et les mânes de nos ancêtres bénissent le Gabon. Honneur et fidélité à la patrie, je vous remercie », a-t-il conclu.
Élection contestée
Après l’annonce des résultats du scrutin présidentiel par le Centre gabonais des élections (CGE), dans la nuit du 29 au 30 août, plusieurs témoins confirment avoir entendu des tirs dans les rues de Libreville. Selon le décompte du CGE de Michel Stéphane Bonda, Ali Bongo Ondimba serait arrivé en tête de la présidentielle, totalisant 64,27 % des voix. Le chef de l’État sortant devancerait Albert Ondo Ossa (30,77 %), candidat désigné par une large partie de l’opposition.
Les chiffres annoncés ce 30 août – qui doivent encore être validés par la Cour constitutionnelle dirigée par Marie-Madeleine Mborantsuo – ont d’ores et déjà été contestés par l’opposition et les partisans d’Albert Ondo Ossa. Ceux-ci avaient eux-mêmes publié des résultats – partiels et non-officiels – le 27 août, affirmant que leur candidat était en première position avec environ 70 % des voix. Ils avaient ensuite appelé Ali Bongo Ondimba et son gouvernement à respecter le choix des urnes et à organiser une passation de pouvoir.
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