Au Gabon, Ali Bongo Ondimba appelle ses « amis » à l’aide
Le chef de l’État s’est exprimé dans une vidéo filmée dans la matinée depuis sa résidence de La Sablière, à Libreville. Quelques heures plus tôt, des militaires avaient annoncé la fin de son régime.
Alors que les militaires qui ont annoncé avoir pris le pouvoir à Libreville ce 30 août affirment le retenir en résidence surveillée, le président est sorti du silence. S’entretenant avec Jeune Afrique, Ali Bongo Ondimba confirme se trouver dans sa résidence privée de La Sablière, dans le nord de Libreville. Il dit être en compagnie de son fils cadet, Bilal, mais assure que son épouse, Sylvia Bongo Valentin, a été emmenée au Palais du bord de mer, où elle se trouve depuis le milieu de la nuit. Le chef de l’État déclare n’avoir aucune nouvelle ni de son fils Nourredin Bongo-Valentin, l’un des personnages-clés de l’exécutif gabonais, pas plus que des autres responsables politiques arrêtés au cours des dernières heures.
À la mi-journée, le président s’est également adressé à la communauté internationale. Dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, Ali Bongo Ondimba appelle à l’aide. Assis sur un fauteuil, le chef de l’État, dont le Centre gabonais des élections (CGE) venait d’annoncer la réélection pour un troisième mandat, s’exprime en anglais.
« Je ne sais pas ce qui se passe »
« Je veux envoyer un message à tous nos amis, partout dans le monde, pour leur dire de faire du bruit. De faire du bruit, car les gens d’ici nous ont arrêtés, moi et ma famille. Mon fils est quelque part, ma femme est ailleurs et je suis à la résidence », affirme-t-il. « En ce moment, je suis à la résidence, mais rien ne se passe. Je ne sais pas ce qui se passe. Je vous appelle donc à faire du bruit. À faire du bruit… Faites du bruit, vraiment, je vous en remercie », poursuit-il.
Des militaires, dont certains appartiendraient à la garde présidentielle, ont annoncé tôt dans la matinée l’annulation des « résultats tronqués » de la présidentielle du 26 août et la dissolution des institutions de la République. « Les frontières sont fermées jusqu’à nouvel ordre », a par ailleurs déclaré le colonel Ulrich Manfoumbi, du Régiment de commandement d’appui et de soutien de l’armée de terre. Sur la télévision publique Gabon 24, les putschistes qui ont prononcé la mise en place d’un Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), ont expliqué vouloir « défendre la paix en mettant fin au régime en place ».
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