En Libye, le long parcours vers une Banque centrale réunifiée… mais fragilisée
La réunification de la Banque centrale devrait permettre d’absorber la dette accumulée par le gouvernement parallèle de l’est. Mais au prix d’une politisation de l’institution qui menace sa stabilité.
Après neuf ans, la Banque centrale de Libye (BCL) est à nouveau unifiée. Dans un communiqué, fin août, la BCL déclarait qu’elle était à nouveau une « institution souveraine unifiée ». L’aboutissement de négociations entamées en 2020 et qui se sont accélérées depuis fin 2022.
En septembre 2014, après son échec à s’emparer de Tripoli, Khalifa Haftar crée une Banque centrale séparée en Cyrénaïque, une région qu’il contrôle, à l’est du pays. Pendant presque une décennie, cette institution financière, jamais reconnue par la communauté internationale, sert de bras financier au militaire de carrière. Pour payer les fonctionnaires et la force armée du gouvernement parallèle basé à l’est, la Banque centrale émet notamment des obligations, d’un montant estimé à une cinquantaine de milliards de dinars (environ 27 milliards de dollars, avant la dévaluation de 2021). Or, ces obligations ne reposent sur rien.
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