Inquiétante hausse des cas de viol
Les agressions sexuelles seraient en nette hausse en Côte d’Ivoire. Les défenseurs des droits humains, qui dénoncent une impunité, appellent les autorités à prendre des mesures pour protéger les civils. Côté officiel, on blâme la tenue vestimentaire des jeunes filles…
Le viol, une des pires formes de violence faites aux femmes, est en nette hausse en Côte d’Ivoire, pays en crise depuis le 19 septembre 2002, a appris APA de bonnes sources à Abidjan, la capitale économique ivoirienne.
Les militants des droits de l’homme ont constamment dénoncé plusieurs cas de viol dans ce pays qui tente, après la signature de l’accord politique de Ouagadougou (Burkina Faso), le 4 mars 2007, de sortir d’une crise militaro-politique née de la rébellion armée du 19 septembre 2002.
8 membres des Forces de défense et de sécurité poursuivis
« La situation est préoccupante. Nous recevons régulièrement des informations de cas de violence sexuelle et de mutilation », a expliqué à APA Latif Ganiyou, secrétaire général du Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH), rappelant un projet de son organisation financé par l’ambassade des Etats-Unis pour la prise en charge certaines victimes de violences sexuelles.
« Nous interpellons les gouvernants afin que la femme soit véritablement protégée », a plaidé M. Ganiyou.
Fin janvier dernier, sur une plainte déposée par le MIDH, huit membres des Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire (FDS-CI) ont été poursuivis pour leur implication dans l’affaire d’un film pornographique diffusé sur la toile, mettant en scène de jeunes gens qu’ils ont contraints à l’acte sexuel.
Certains violent pour avoir des « pouvoirs mystiques »
Madame Méïté, éducatrice spécialisée et membre de l’ONG Assistance Violence Sexuelle (AVIOS) dans la commune d’Attécoubé, révèle, pour sa part, que sa structure reçoit, « en moyenne, 25 cas de violences sexuelles par mois ». « Sur ces 25 cas, généralement, seulement trois auteurs sont poursuivis devant les instances judiciaires » a-t-elle ajouté, appelant les autorités à prendre des mesures draconiennes contre ces « malfrats ».
« Ceux qui commettent ces cas de viol ne le font pas, selon l’expérience que nous avons, pour le plaisir sexuel, mais pour avoir plutôt des pouvoirs mystiques », a précisé Madame Méïté.
Pour Madame Ténin Koné, membre du cabinet du ministre de la Femme, de la Famille et des Affaires sociales, la recrudescence des cas de viol dans le pays est d’abord imputable aux victimes elles-mêmes, ensuite à la cellule familiale.
L’habillement des jeunes filles mis en cause
« Je voudrais d’abord demander aux jeunes filles de s’habiller correctement car je pense que ce sont les jeunes filles elles-mêmes qui harcèlent les hommes », soutient-elle. « Aujourd’hui, nos filles s’habillent le vendre dehors, les fesses dehors avec des tatouages partout », dénonce Mme Koné, estimant que « l’homme étant ce qu’il est ne peut que réagir à une telle tentation ».
Pour elle, la lutte contre ce fléau doit nécessairement passer par l’implication des parents qui semblent avoir démissionné de leur devoir d’éducation familiale. « Nous parents, dans la cellule familiale, devrions d’abord interpeller nos enfants à s’habiller correctement », insiste Ténin Koné.
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