Niger : mandat d’arrêt contre l’opposant Mahamadou Issoufou
Le chef de file de l’opposition et ex-Premier ministre est soupçonné de « blanchiment d’argent ».
La justice nigérienne a lancé un mandat d’arrêt international pour « blanchiment d’argent » contre le chef de file de l’opposition nigérienne, Elhadj Mahamadou Issoufou, en séjour à l’étranger, dans le cadre d’un voyage privé, a appris APA vendredi de sources autorisées à Niamey.
Des présomptions de blanchiment de grosses sommes d’argent pèseraient sur Elhadj Issoufou, dont le compte bancaire aurait été pourvu d’importants montants, indique-t-on de sources concordantes.
Également président du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme également président du Parti nigérien (PNDS), le chef de file de l’opposition a été deux fois candidat malheureux aux élections présidentielles de 1999 et 2004 contre le président Mamadou Tandja.
Réagissant à ce mandat d’arrêt, Hassoumi Massaoudou, un des responsables du PNDS, a qualifié cette décision de « diversion » ajoutant que « c’est plutôt le régime en place qui a excellé dans l’affairisme ».
Hama Amadou également inquiété
En septembre dernier, Elhadj Issoufou a été inculpé, à l’instar de plusieurs dizaines d’anciens députés, dans une affaire de présumés malversations au Parlement, suite à une enquête de la gendarmerie sur la gestion de l’assemblée nationale.
Ancien Premier ministre du Niger entre 1993 et 1995, il a également été Président du parlement nigérien, sous le régime de Mahamane Ousmane, renversé en janvier 1996 par un coup d’Etat dirigé par le défunt Colonel Ibrahim Baré Mainassara.
Un autre opposant, l’ex Premier ministre Hama Amadou, est également sous le coup d’un mandat d’arrêt international, alors qu’il se trouve également en séjour à l’étranger suite à une liberté provisoire accordée fin avril après neuf mois de prison pour un détournement présumé de fonds publics.
Longtemps pressenti comme le successeur du président Mamadou Tandja, dont il a été le chef du gouvernement pendant 7 ans, M. Amadou est soupçonné d’enrichissement illicite, en ce qu’il posséderait de grosses actions dans une banque ouest-africaine.
La crise politique s’aggrave
En rupture avec le président Tandja, l’ex-Premier ministre a été emprisonné au lendemain de sa mise en accusation par le parlement dans une affaire de détournement de 100 millions FCFA, destiné à l’aide à la presse privée du Niger.
L’instruction du dossier avait retenu un détournement présumé de 39 millions FCFA de fonds d’aide à la presse privée, au lieu de 100 millions FCFA, préalablement annoncé.
Agé de 71 ans, le président Tandja, dont le dernier quinquennat devait s’achever en décembre prochain, a dissous le parlement puis la Cour constitutionnelle, pour organiser un référendum controversé qui a adopté en août une nouvelle constitution qui rallonge de trois ans son mandat.
Dans la même lancée, il avait convoqué le 20 octobre dernier des élections législatives boycottées par l’opposition et décriées par la Communauté internationale notamment la Cedeao qui a suspendu de ses instances le Niger.
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