En Algérie, le mythe de l’autoroute « aux normes internationales »
Livrée avec quatorze ans de retard, marquée par des procès pour corruption, lestée par un budget en augmentation constante, l’autoroute Est-Ouest est-elle au moins cette infrastructure moderne qu’on avait promise aux automobilistes ? Il est permis d’en douter.
LA SAGA DE L’AUTOROUTE EST-OUEST (3/3) – En 2015, les premières têtes tombent dans les affaires de corruption liées à la construction de l’autoroute, le « chantier du siècle » voulu par le pouvoir algérien. Mais il faudra attendre la chute de Bouteflika et de son clan, en avril 2019, pour que la justice, sous l’impulsion de l’ancien vice-ministre de la Défense et chef d’état-major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah, rouvre tous les dossiers de corruption. À commencer par celui de l’autoroute Est-Ouest. Mais là encore, faute de temps, de moyens et de volonté, les investigations et l’instruction de ce dossier épineux et complexe sont bâclées et incomplètes.
L’ancien ministre des Travaux publics et protégé de Bouteflika, Amar Ghoul, est enfin jugé, puis rejugé en appel en janvier 2023. Mais son interrogatoire est expéditif et ne permet pas de lever toutes les zones d’ombre sur les affaires de corruption dans lesquelles Pierre Falcone et d’autres intermédiaires sont cités. Ses liens avec le marchand d’armes ? Il le connaît à peine. Les rétrocommissions qui se chiffreraient en dizaines de millions de dollars ? Rien vu, rien entendu, alors qu’il a été le maître d’œuvre du projet de 2006 à 2013.
Bien s’informer, mieux décider
Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...