Coup d’État au Gabon : les avocats de Sylvia Bongo Ondimba portent plainte contre sa détention « arbitraire »

Vendredi 1er septembre, les conseils de l’épouse du président déchu Ali Bongo Ondimba ont déposé plainte à Paris pour détention « arbitraire » de leur cliente franco-gabonaise.

Sylvia Bongo Ondimba et Ali Bongo Ondimba à l’abbaye de Westminster, à Londres, le 6 mai 2023, avant le couronnement du roi Charles III et de la reine consort Camilla de Grande-Bretagne. © Ben Stansall / POOL / AFP

Publié le 1 septembre 2023 Lecture : 2 minutes.

Les conseils de l’ex-première dame Sylvia Bongo Ondimba, Mes François Zimeray et Jessica Finelle, ont porté plainte en France contre la détention de « Mme Valentin épouse Bongo, privée de sa liberté depuis le putsch du 30 août 2023, tout comme son fils cadet Jalil ». Me Zimeray a précisé que sa cliente était « retenue dans un endroit indéterminé au Gabon, qui pourrait être sa résidence ».

Disparition forcée et séquestration

« Aucune considération politique ne justifie ces violences et cette mise au secret hors de tout cadre légal. Nous sommes inquiets pour leur santé et leur sécurité », insistent les deux avocats, qui « exigent » l’autorisation de « visites consulaires pour la famille et notamment pour Nourredin Bongo Valentin, qui pourrait être victime d’une disparition forcée ». Selon les avocats, « Nourredin Bongo Valentin est incarcéré dans un lieu tenu secret. L’entourage suspecte les putschistes de fabriquer de soi-disant preuves visant à discréditer les membres de la famille et à légitimer leur arrestation ».

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Les deux avocats ont déposé auprès du parquet de Paris une plainte simple, visant principalement les crimes de disparition forcée et séquestration par des agents publics. La nationalité française de Sylvia Bongo donne compétence à la justice française pour mener une éventuelle enquête. « Cette procédure pourrait aboutir à l’émission d’un mandat d’arrêt international contre les auteurs de ces faits, qui encourent la réclusion criminelle à perpétuité », espèrent les conseils.

« La jeune garde »

Les putschistes ont annoncé mercredi 30 août avoir mis « fin au régime en place » au Gabon et avoir placé en résidence surveillée Ali Bongo Ondimba juste après l’annonce officielle de sa victoire à la présidentielle, organisée samedi 26. L’ex-première dame, franco-gabonaise, était régulièrement la cible, avec son fils Noureddin, d’accusations de l’opposition, de la société civile et de certains médias locaux qui affirmaient que, depuis son AVC, Ali Bongo était très affaibli et « manipulé » par certains de ses « proches ».

Noureddin Bongo Valentin, lui, a été arrêté mercredi par les putschistes, tout comme six autres hommes, proches de lui et membres du cabinet du président déchu ou étant à la tête du Parti démocratique gabonais (PDG, d’Ali Bongo Ondimba). Tous les sept font partie de la « jeune garde » accusée par l’opposition de compter les « véritables dirigeants » du pays depuis le retour de convalescence d’Ali Bongo Ondimba. Les putschistes les accusent notamment de « haute trahison », « détournements massifs de deniers publics » et « falsification de la signature » du chef de l’État.

Les militaires, en annonçant mercredi ces arrestations et le placement d’Ali Bongo en « résidence surveillée », n’ont rien dit du sort réservé à Sylvia Bongo Ondimba.

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(Avec AFP)

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