Partis ennemis, le PAM et le PJD devant la justice
Le Parti Authenticité et Modernité de Fouad Ali El Himma a décidé de traîner devant la justice la formation politique d’obédience islamique du PJD, lui reprochant un d’employer « lexique effrayant » à son égard.
Le nouveau parti marocain Authenticité et Modernité (PAM), vainqueur des communales du 12 juin dernier, a engagé des poursuites judiciaires contre le Parti de la Justice et du Développement (PJD), d’obédience islamique, pour « accusations graves », a-t-on appris de source officielle.
Le PAM, né de la fusion de cinq petites formations, est piloté depuis sa création en 2008 par l’ancien ministre de l’intérieur Fouad Ali El Himma.
Le parti reproche au PJD, principale formation d’opposition parlementaire au pays, d’utiliser un lexique « effrayant » à son égard employant les termes « terroriste, éradicateur, menace pour la démocratie ».
Le PAM, a saisi la justice pour « contribuer à la consécration de la primauté de la loi et des règles de moralité publique en vue de préserver la crédibilité et l’honnêteté de l’action politique et la dignité du citoyen », indique un communiqué du parti.
« Ennemi juré du PJD »
Le PAM était arrivé en tête des Communales marocaines en s’adjugeant 6015 sièges, soit 21,7% des 27.795 sièges à pourvoir dans 1503 communes contre 1513 sièges au PJD, qui s’est pourtant illustré au niveau des grandes villes.
L’élection des présidents des conseils communaux a attisé la polémique entre les deux partis au point que le PJD a crié au « scandale politique » au regard de ce qu’il a qualifié de « manœuvres » contre le parti par «les éradicateurs », sobriquet donné au PAM , également qualifié d’ « ennemi juré » du PJD.
Le taux de participation aux Communales s’est élevé à 52,4%, soit plus de 7 millions d’électeurs inscrits qui se sont déplacés dans quelque 38.285 bureaux de vote. Le taux de participation aux Communales 2003 était de 54%.
Balkanisation politique
Le parti leader s’était illustré à la veille de la campagne électorale pour les Communales par le retrait de son soutien au gouvernement, alors qu’il était parmi ses principaux alliés.
Depuis son élection aux législatives du 7 septembre 2007, Fouad Ali El Himma, sans étiquette politique, s’est mis à rallier des parlementaires de partis de droite et de centre au grand dam de plusieurs formations.
Le phénomène a atteint son paroxysme avec la constitution du parti s’érigeant, selon les observateurs, en « un fourre-tout ». Plusieurs parlementaires ont quitté leurs formations initiales pour rallier le parti d’El Himma dont le mot d’ordre est pourtant « la lutte contre la balkanisation politique ».
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