Ousmane Sonko a suspendu sa grève de la faim
L’opposant sénégalais, détenu depuis fin juillet sous divers chefs d’inculpation, a suspendu le 2 septembre sa grève de la faim entamée depuis plus d’un mois.
« Ousmane Sonko vient de suspendre sa grève de la faim », a annoncé El Hadji Malick Ndiaye, responsable de la communication de sa formation politique, les Patriotes africains du Sénégal pour l’éthique, le travail et la fraternité (Pastef), dans un message publié sur sa page Facebook et sur X (anciennement Twitter). L’opposant avait annoncé avoir entamé sa grève de la faim le 30 juillet. Il est hospitalisé à Dakar depuis le 6 août.
Plusieurs appels émanant notamment de chefs religieux ont été ces derniers jours lancés pour qu’il cesse sa grève de la faim, alors que ses militants et sympathisants réclamaient sa libération. Ousmane Sonko « a accédé à la demande du khalife » général Serigne Mountakha Mbacké, le chef de la puissante confrérie musulmane des mourides, a affirmé samedi un membre de son entourage. « Des gens ont pu lui parler et il a décidé de suspendre la grève de la faim », a-t-il ajouté.
L’appel du khalife général des mourides
Le 22 août, le khalife des mourides avait reçu à Touba une délégation de la coalition à laquelle appartient Ousmane Sonko. Il lui avait demandé de transmettre à l’opposant un appel pour qu’il recommence à s’alimenter, tout en lui faisant envoyer des dattes, avait indiqué une membre de cette délégation.
Les avocats d’Ousmane Sonko ont ces derniers jours lancé plusieurs alertes sur la dégradation, selon eux, de son état de santé. Ils ont annoncé que la vie de leur client, « admis en réanimation » dans un hôpital de Dakar depuis le 17 août, était « en péril » et invité l’État « à prendre en urgence toutes mesures nécessaires pour éviter la survenance d’un drame », dans un communiqué transmis dans la nuit de vendredi à samedi.
Ousmane Sonko, candidat à l’élection présidentielle de 2024, a été déclaré coupable le 1er juin de débauche de mineure et condamné à deux ans de prison ferme. Ayant refusé de se présenter au procès qu’il dénonçait comme un complot pour l’écarter de la présidentielle, il a été condamné par contumace.
Inéligible
Il a depuis été écroué fin juillet sous d’autres chefs d’inculpation, dont appel à l’insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l’État. Les autorités mettent en cause sa responsabilité dans une série d’épisodes de contestation auxquels son bras de fer avec le pouvoir et ses démêlés avec la justice ont donné lieu depuis 2021 – le plus grave en juin – et qui ont fait plusieurs morts.
Les avocats d’Ousmane Sonko soutiennent que, leur client ayant été arrêté depuis sa condamnation, il doit être rejugé. Ils invoquent les textes en vigueur sur la contumace. Mais dans une interview accordée à Jeune Afrique, le ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall a déclaré que la condamnation de l’opposant dans une affaire de moeurs était « définitive ».
(Avec AFP)
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