Au Niger, nouvelles manifestations pour réclamer le départ des soldats français

Depuis leur coup de force, les militaires nigériens au pouvoir exigent le départ des quelque 1 500 soldats français stationnés dans le pays.

Lors d’une manifestation anti-française à Niamey, le 2 septembre 2023. © AFP

Publié le 3 septembre 2023 Lecture : 2 minutes.

Plusieurs milliers de personnes se sont de nouveau rassemblées samedi à Niamey et à Ouallam, dans le sud-ouest du pays, pour réclamer le départ des forces françaises du Niger. Dans la capitale, le rassemblement s’est tenu près d’une base nigérienne abritant les soldats français, à l’appel de plusieurs coalitions de la société civile hostiles à la présence militaire française. « Armée française allez-vous-en de chez nous ! », pouvait-on notamment lire sur la pancarte d’un manifestant.

Aux manifestants arrivés samedi matin, s’est joint un autre cortège dans l’après-midi pour former une foule dense sur le rond-point « Escadrille », l’un des principaux lieux de ce genre de rassemblement qui ont lieu à Niamey depuis le coup d’État du 26 juillet.

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« Nous n’avons plus besoin de vous »

À Ouallam, la manifestation a eu lieu devant le QG de l’opération antijihadiste Almahaou, où cohabitent des soldats nigériens et français, selon des images diffusées sur la télévision nationale. « Soldats français, nous sommes venus vous apporter un message pour vous dire que nous n’avons plus besoin de vous », a déclaré l’un des manifestants dans un mégaphone.

Les tensions diplomatiques sont à leur comble entre le régime militaire au pouvoir et la France qui ne reconnaît pas leur légitimité, alors que 1 500 soldats français sont stationnés au Niger pour participer à la lutte antijihadiste dans le cadre d’accord militaires bilatéraux. Le 3 août, les généraux qui ont pris le pouvoir par un coup d’État avaient dénoncé plusieurs de ces accords. Ces textes contiennent tous différents préavis pour leur fin effective, dont l’un, relatif à un texte de 2012, était d’un mois, selon les militaires.

Fin août, lors d’un meeting à Niamey, le colonel Ibro Amadou, membre du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) avait déclaré que « le combat ne s’arrêtera que le jour où il n’y aura plus aucun militaire français au Niger ».

Sylvain Itté toujours à Niamey

Le Niger a par ailleurs retiré l’immunité et le visa diplomatiques de l’ambassadeur de France Sylvain Itté et exigé son « expulsion », selon un arrêté du ministère de l’Intérieur daté de jeudi et une ordonnance du Tribunal de grande instance de Niamey de vendredi.

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Selon ce dernier document, ces décisions sont notamment justifiées par « l’hostilité injustifiée » de la France envers le Niger et le fait que la présence de l’ambassadeur sur le territoire nigérien présente « des risques graves de trouble à l’ordre public ».

Lundi, le président français Emmanuel Macron avait salué le travail de Sylvain Itté et indiqué qu’il se trouvait toujours en poste à l’ambassade à Niamey. Selon l’article 22 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, les locaux d’une ambassade sont « inviolables » et il n’est pas permis aux agents de l’État où ils se trouvent « d’y pénétrer, sauf avec le consentement du chef de la mission ».

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(Avec AFP)

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