France : enquête sur les contrôles au faciès

Une enquête française de l’observatoire du travail policier dénonce les contrôles « discriminatoires » opérés par les forces de l’ordre. Selon cette enquête, la probabilité d’être contrôlé, pour les Arabes serait globalement de 7,8 fois plus élevé que pour les Blancs, tandis que pour les Noirs, celle-ci serait de six fois plus importante.

Publié le 30 juin 2009 Lecture : 2 minutes.

Une enquête de l’observatoire du travail policier financée par l’Open Society Institute, une fondation américaine et dont s’est procuré le quotidien français ‘‘Le Monde’’ dénonce des méthodes de contrôle d’identité jugées « discriminatoires » effectuées par les policiers français sur des citoyens en France.

Le journal note que cette enquête révèle que la police française pratiquerait à grande échelle « des contrôles au faciès » qui cibleraient particulièrement des populations noires et arabes, des communautés principalement d’origine immigrée.

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8 fois plus de chances d’être contrôlé

Selon l’enquête, la probabilité d’être contrôlé, pour les Arabes serait globalement de 7,8 fois plus élevé que pour les Blancs, tandis que pour les Noirs, celle-ci serait de six fois plus importante.

Les enquêteurs, qui se sont appuyés sur 525 opérations policières pour les comparer avec celles de 37 000 personnes passant à proximité, en ont conclu que la plupart de ces personnes sont désignées par la couleur de leur peau, en l’occurrence ‘‘Blanc’’, ‘‘Noir’’, ou ‘‘Arabe’’.

« L’étude a confirmé que les contrôles d’identité effectués par les policiers se fondent principalement sur l’apparence : non pas sur ce que font les gens, mais sur ce qu’ils sont, ou paraissent être », poursuit le rapport rédigé par Fabien Jobard et René Lévy, deux chercheurs au CNRS.

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Harcèlement

Tout en rappelant que la plupart des contrôles observés se sont déroulés sans incident majeur, les auteurs du rapport rappellent que cela n’empêche pas pour autant que les personnes contrôlées expriment leur colère face notamment au caractère répétitif des contrôles.

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Les enquêteurs estiment que cela explique, pour beaucoup, et souvent d’ailleurs, les relations très tendues que la police française entretient avec les jeunes, en particulier ceux issus de l’immigration, dans certains quartiers, notamment dans les banlieues.

« Les contrôles sont en effet fréquemment au cœur de l’antagonisme entre les policiers et les jeunes, plus particulièrement ceux vivant dans les zones urbaines reléguées. Ces derniers se plaignent depuis longtemps d’être la cible de contrôles d’identité répétés, dépourvus de nécessité et relevant du harcèlement », note le rapport qui établit un lien entre ces résultats et les émeutes de banlieues en hausse en France depuis 2005.

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