Vacanciers marocains tués : « un refus d’obtempérer », selon l’Algérie
Le ministère de la Défense algérien justifie l’attitude des gardes-côtes par l’activité de bandes liées au narcotrafic et au crime organisé dans la région.
« Des tirs de sommation » ont été effectués le 29 août par des gardes-côtes algériens puis des « coups de feu [ont été] tirés » face à « un refus d’obtempérer » des personnes pilotant les jet-skis, a indiqué le ministère algérien de la Défense le 3 septembre, après l’annonce par les médias marocains – confirmée depuis par les autorités françaises – de la mort de deux vacanciers perdus en mer.
« Lors d’une patrouille de sécurisation et de contrôle au niveau de nos eaux territoriales, une unité de gardes-côtes a intercepté, [le 29 août] à 19h47, trois jet-skis ayant franchi clandestinement nos eaux territoriales », a indiqué le ministère algérien dans un communiqué. « Après avoir lancé un avertissement sonore et les avoir sommés de s’arrêter à plusieurs reprises, les mis en cause ont refusé d’obtempérer et ont pris la fuite en effectuant des manœuvres dangereuses », selon la même source.
Après plusieurs « tirs de sommation », « des coups de feu ont été tirés contraignant un des jet-skis à s’immobiliser, alors que les deux autres ont pris la fuite », a ajouté le ministère. Le ministère a expliqué ces tirs par « une activité accrue de bandes de narcotrafic et du crime organisé » dans cette zone frontalière, et en raison de « l’obstination des passagers des jet-skis ».
Le ministère a demandé dans son communiqué de « ne pas prêter attention aux fausses informations qui circulent visant à nuire à l’image honorable de l’armée » algérienne.
Un troisième toujours en réanimation
Selon le ministère, « un cadavre de sexe masculin non identifié, présentant un impact de balle par arme à feu », a été retrouvé le 30 août et transféré à Tlemcen pour autopsie.
Le corps de Bilal Kissi, un commerçant de 29 ans, père de deux enfants, a été retrouvé sur la plage côté marocain. La famille de son cousin Abdelali Mechouar (ou Mchiouer), un commerçant résidant en France de 40 ans, père d’un enfant de cinq ans, réclame que son corps lui soit restitué au plus vite.
Le parquet d’Oujda, ville dont dépend Saïdia, a ouvert une enquête pour déterminer les circonstances « d’un incident violent en mer », a annoncé le 1er septembre une source judiciaire à l’agence marocaine MAP.
Une plainte sera en outre déposée pour « assassinat aggravé, tentative d’assassinat aggravé, détournement de navire et non-assistance à personne en danger », a indiqué dimanche à l’AFP Me Hakim Chergui, l’un des avocats de la famille des victimes.
Rabat ne s’est pas encore exprimé officiellement. Mais le Conseil national des droits de l’Homme (organisme officiel constitutionnel marocain, indépendant du gouvernement) a « condamné l’usage de balles réelles par les gardes-côtes algériens à l’encontre de citoyens sans défense, au lieu de porter secours à des personnes perdues en mer, ce qui est une grave violation des normes internationales », selon un communiqué. « Un troisième jeune se trouve toujours en réanimation à Oujda », a affirmé le CNDH sans donner son identité ni sa nationalité.
(Avec AFP)
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