Opération « pays mort » contre le référendum de Tandja

Le Front pour la défense de la démocratie prévoit d’organiser mercredi une opération « pays mort » pour dénoncer l’organisation d’un référendum du président Mamadou Tandja. Le chef de l’Etat espère que cette consultation populaire lui permettra de briguer un troisième mandat.

Publié le 29 juin 2009 Lecture : 2 minutes.

Le Front pour la défense de la démocratie (FDD), une coalition de syndicats et partis politiques, projette d’organiser une opération dite « pays mort », mercredi prochain, en signe de protestation contre la tenue du référendum projeté par le président nigérien en vue du changement de la Constitution du Niger, a appris APA lundi de bonne source à Niamey.

La tenue de cette journée coïncide avec l’ouverture du sommet de l’Union africaine en Libye et « sera prolongée par une marche suivie d’un meeting à Niamey et nous remettrons un mémorandum au gouvernement » a indiqué à la presse, Adamou Mahamadou, un des responsables du FDD.

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Dimanche, le ministre nigérien de l’Intérieur, Albadé Abouba, a confirmé la tenue pour le 4 août du référendum pour l’adoption d’une nouvelle constitution. Ce projet de référendum avait fait l’objet d’annulation par la Cour constitutionnelle.

Démissions en masse

Le président Mamadou Tandja, dont le deuxième et dernier quinquennat s’achève en décembre prochain, veut faire adopter une nouvelle constitution au terme de laquelle il pourrait se maintenir au pouvoir.

Selon le FDD, l’opération « pays mort », qui sera lancée sur toute l’étendue des huit régions du pays, avec des conférences et manifestations pour critiquer l’intention du chef de l’Etat de ne pas respecter l’arrêt de la Cour constitutionnelle, qui a déclaré « non conforme à la constitution » la tenue de ce réferendum.

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L’insistance du président Tandja à changer la Constitution a provoqué le départ du gouvernement de huit ministres issu des rangs de son principal allié, le Convention démocratique et sociale (CDS), qui a aussi crée un Front anti-référendum avec des organisations de la société civile nigérienne.

Vendredi, le dirigeant nigérien a affirmé dans un message à la nation qu’il va gouverner le pays par décret et ordonnances devant le refus des instances républicaines de lui permettre de légiférer en l’absence du parlement qu’il avait dissout le 26 mai dernier.

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« Coup d’Etat »

Le FDD a qualifié cette décision de « coup d’Etat », appelant l’armée, la gendarmerie, la police et la justice à ne « pas obéir à un ordre manifestement illégal ».

Au plan international, les critiques fusent notamment de Washington qui a fait part de son « inquiétude » alors que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) met en garde contre toute modification de la Constitution pour se maintenir au pouvoir.

Lundi, le quotidien gouvernemental « Le Sahel » rapportait que le Président Tandja avait reçu en audience vendredi dernier l’envoyé spécial du président de la Commission de l’Union africaine, Ambroise Niyonsaba.

Selon le journal, M. Niyonsaba, porteur d’un message du président de la Commission de l’UA, a indiqué qu’il a eu « un long entretien » avec le chef de l’Etat nigérien et qu’il transmettra, en retour, la réponse du président Tandja à Jean Ping.

Elu en 1999 puis réélu en 2004 sous la bannière du Mouvement national pour la société de développement (MNSD), le président Tandja (71 ans) ne peut plus se présenter aux élections présidentielles, selon les dispositions de la constitution du Niger.

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