Élections locales en Côte d’Ivoire : l’opposition tétanisée ?

Le parti au pouvoir est sorti largement vainqueur des élections régionales et municipales. Une page politique se tourne et les regards se braquent déjà sur la présidentielle de 2025.

© Damien Glez

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Publié le 5 septembre 2023 Lecture : 2 minutes.

Pascal Affi N’Guessan a-t-il réalisé qu’on ne fait pas de “gbagboïsme” sans Ggbago ? Laurent Gbagbo, justement, a-t-il perdu la niaque, depuis qu’être président ne serait plus son « obsession » ? De son côté, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) reste-t-il engourdi après le décès de sa figure tutélaire Henri Konan Bédié (HKB) ? Les résultats compilés quasi complets des élections ivoiriennes locales du 2 septembre esquissent un état de l’opinion publique ivoirienne.

Échec de la stratégie de l’opposition ?

Selon les résultats annoncés le 4 septembre, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) du chef de l’État l’emporterait dans les deux tiers des municipalités –123 sur 201– et les cinq sixièmes des régions –25 sur 31. Une victoire écrasante pour le pouvoir en place et un bilan décevant pour l’alliance de deux ténors d’opposition, le PDCI et le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) de l’ex-président Laurent Gbagbo. Après une campagne commune dans de nombreuses localités, les deux formations politiques n’auraient remporté que 34 communes et 4 régions.

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Si l’historique parti libéral peut se rassurer en constatant qu’il maintient son assise et son image de premier parti d’opposition, la jeune formation socialiste a de quoi être désappointée. Et l’échec ne semble pas totalement lié à un présumé siphonnage de voix par les anciens rebelles du Front populaire ivoirien (FPI). Porté, cette fois, par une coalition FPI-RHDP, le frondeur le plus fameux, Pascal Affi N’Guessan, a été largement battu aux régionales.

Enseignements quasi-divinatoires

Comme à l’accoutumée, les observateurs politiques aiment décrypter, dans les scrutins locaux, des enseignements quasi-divinatoires pour les élections nationales à venir. Certes le parti au pouvoir peut se rêver favori de la présidentielle prévue en 2025. Mais les taux de participation de 44 % aux régionales et de 36 % aux municipales ne sont pas à la hauteur de la mobilisation que suscite généralement le scrutin phare de la politique ivoirienne.

Si HKB est décédé et Gbagbo radié des listes électorales, le troisième homme politique des dernières décennies, Alassane Ouattara, a-t-il renoncé à un quatrième mandat, lui qui sembla conquérir le troisième à contrecœur après le décès de son dauphin Amadou Gon Coulibaly ? Le 12 août dernier, il inaugurait un pont qui relie les quartiers de Cocody et du Plateau, en affirmant que celui-ci valait « plusieurs autres mandats ». Simple boutade en forme de pastiche d’une ancienne formule de feu Henri Konan Bédié, ou galop d’essai à analyser à travers le prisme des derniers résultats électoraux ?

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