Sommet africain pour le climat : à la recherche d’une voix commune
Le président kényan a appelé la communauté internationale à alléger le fardeau de la dette des pays du continent pour qu’ils puissent financer leur transition énergétique.
Les négociations historiques au sommet africain sur le climat doivent s’achever ce 6 septembre, les dirigeants cherchant une voix unie sur la scène mondiale pour mettre en valeur le potentiel de croissance verte du continent si le monde renforce son aide en matière de financement et d’endettement.
Lors du sommet, son hôte William Ruto a défendu un discours axé sur l’accélération d’une transition énergétique propre en Afrique, où les populations sont parmi les plus vulnérables au changement climatique.
Riches pollueurs
Une déclaration finale des participants à ce premier sommet africain sur le climat devrait appeler la communauté internationale à aider à réaliser cet objectif, en allégeant le fardeau écrasant de la dette du continent et en réformant le système financier mondial pour débloquer les investissements – ainsi qu’en exigeant que les riches pollueurs honorent leurs promesses de financement climatique.
Un succès à Nairobi autour d’une vision partagée sur le développement vert de l’Afrique donnerait un élan à plusieurs réunions internationales clés avant la COP28, en premier lieu le sommet du G20 en Inde le week-end prochain et l’Assemblée générale des Nations unies ce mois-ci, puis en octobre la réunion annuelle de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) à Marrakech.
Mais trouver un consensus au sein d’un continent où vivent 1,2 milliard d’habitants dans 54 pays politiquement et économiquement divers n’est pas aisé, certains gouvernements militant pour un avenir tourné vers les énergies renouvelables tandis que d’autres dépendent de leurs ressources de combustibles fossiles.
« Acteur positif »
William Ruto a affirmé que les dirigeants africains imaginaient un « avenir dans lequel l’Afrique entrerait enfin sur la scène en tant que puissance économique et industrielle, acteur efficace et positif sur la scène mondiale ». Le président kényan estime que l’Afrique est bien placée pour tirer parti de la nécessité de s’éloigner des combustibles fossiles polluants, avec une population jeune, un vaste potentiel renouvelable et des ressources naturelles.
Le 5 septembre, les Émirats arabes unis, qui accueilleront la prochaine conférence de l’ONU sur le climat (COP28) en fin d’année, ont promis 4,5 milliards de dollars d’investissement dans les énergies propres en Afrique.
Mais les défis sont écrasants dans un continent où 500 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité. Et les dirigeants africains ne cessent de souligner les obstacles financiers considérables. Les pays africains sont paralysés par le fardeau croissant de leur dette et le manque de financements. Malgré son potentiel en ressources naturelles, seulement 3 % des investissements énergétiques dans le monde sont réalisés sur le continent.
« Nous devons nous assurer que les financements climatiques soient plus disponibles, abordables et accessibles à tous les pays en développement, y compris ceux d’Afrique », ont déclaré William Ruto, le président de la COP28, Sultan Al-Jaber, et le chef de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, dans un communiqué commun.
À l’échelle mondiale, les pays riches n’ont pas encore tenu leur engagement de fournir, d’ici 2020, 100 milliards de dollars par an en financement climatique aux pays les plus pauvres.
(Avec AFP)
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