Élections en Afrique du Sud : Zuma dédie la victoire de l’ANC à Mandela

Le président sud-africain Jacob Zuma a dédié samedi soir la nette victoire de l’ANC, le parti au pouvoir, aux législatives du 7 mai, à l’ancien président récemment décédé Nelson Mandela.

Des militants de l’ANC célèbrent la victoire du parti au pouvoir aux législatives du 7 mai. © AFP

Des militants de l’ANC célèbrent la victoire du parti au pouvoir aux législatives du 7 mai. © AFP

Publié le 11 mai 2014 Lecture : 3 minutes.

"Nous dédions notre victoire à la mémoire de Madiba (surnom affectueusement donné à Nelson Mandela)", a déclaré M. Zuma, dans sa première allocution publique après l’annonce des résultats officiels donnant à l’ANC une large majorité (62,15%) aux législatives.

"Nous faisons la promesse de poursuivre son héritage", a-t-il ajouté, vingt ans jour pour jour après celui où Mandela est devenu le premier président noir d’Afrique du Sud. "La victoire confirme aussi que l’ANC demeure le seul espoir pour la majorité de notre peuple, en particulier les pauvres et la classe ouvrière", a ajouté M. Zuma.

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Cette victoire confère à l’ANC, qui était le parti de M. Mandela, un "devoir écrasant", a souligné M. Zuma. C’est la cinquième victoire de l’ANC depuis la fin du régime d’apartheid, en légère baisse par rapporet à 2009 (65,9%).

Nette majorité

Le scrutin a assuré une nette majorité avec 249 sièges sur 400 à l’ANC. Derrière l’ANC, le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA, libérale) a récolté 22,22% des voix, (89 sièges) contre 16,66% en 2009, un score en-deça de ses espérances mais conforme, comme celui de l’ANC, aux prévisions des sondages. En revanche, les Combattants pour la liberté économique (EFF), le nouveau parti radical du jeune tribun Julius Malema, font beaucoup mieux que prévu avec 6,35%, dépassant largement la barre symbolique du million de suffrages.

Les 26 autres partis en lice aux législatives se partagent moins de 10% des suffrages. En quatrième position, on trouve le Parti Inkatha de la liberté (IFP) du dirigeant zoulou Mangosuthu Buthelezi, avec 2,40%.

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Parmi les grands perdants du scrutin figure Cope, un parti issu d’une scission de l’ANC qui avait remporté 7,42% des voix en 2009 et n’en a plus désormais que 0,67%, épuisé par des luttes intestines. La très médiatique intellectuelle Mamphela Ramphele, qui avait voulu incarner une alternative libérale noire à l’ANC, ne fait que 0,28%.

La nostalgie à l’égard du "père de la nation", décédé le 5 décembre 2013 à 95 ans, a sans doute motivé l’électorat, malgré différents scandales et la situation sociale très difficile. Quelques milliers de partisans de l’ANC se sont rassemblés devant le siège du parti à Johannesburg pour fêter la victoire.

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Amélioration de sa villa avec les deniers publics

M. Zuma y a dansé avec des dirigeants du parti, tandis que des artistes locaux se produisaient parmi des drapeaux aux couleurs vert, noir et or de l’ANC. Peu auparavant à Pretoria, le président s’est engagé devant ses concitoyens à poursuivre les programmes pour améliorer les services de base pour des millions de Sud-Africains et de mener à bien d’importants nouveaux projets d’infrastrucures.

A 72 ans, Jacob Zuma est donc assuré de son second mandat de cinq ans malgré les controverses dans les médias sur des travaux d’amélioration pour un montant de 23 millions de dollars financés avec les deniers de l’Etat dans sa résidence privée de Nkandla dans l’est rural du pays. L’affaire avait été révélée en mars par une agence surveillant les comptes de l’Etat.

"Il n’y a rien de mal avec Nkandla", a lancé M. Zuma à ses partisans à Johannesburg ajoutant que ce qui ne va pas ce sont les journaux qui ont écrit des articles "sur les échecs de l’ANC".

Dans la nuit de vendredi à samedi des militaires avaient été déployés dans la banlieue d’Alexandra près de Johannesburg. Quelque 59 personnes ont été arrêtées pour des actes de violences en public. Samedi soir quelque troubles ont également été signalés à Johannesburg, la police ayant ensuite dispersé le petit groupe de manifestants avec des jets de grenades lacrymogènes, selon le porte-parole de la police, Neville Malila.

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