Centrafrique : une centaine de morts au cours d’affrontements communautaires en 10 jours
Des affrontements ont eu lieu jeudi 1er mai entre ex-Séléka et miliciens anti-balaka dans la région de Mala, a-t-on appris auprès de la Misca lundi. Ils ont fait près de 30 morts ainsi qu’une dizaine de blessés. Un bilan auquel il faut ajouter au moins 75 morts dans le nord-ouest depuis une dizaine de jours.
Une source militaire a confirmé lundi que des affrontements entre des ex-Séléka et des miliciens anti-balaka ont eu lieu jeudi autour de la localité de Mala, à 200 km au nord-est de la capitale, Bangui.
"Les informations en notre possession font état de violents affrontements en cours depuis jeudi dans la région de Mala entre anti-Balaka et ex-Séléka. On déplore près d’une trentaine de morts, pour la plupart des civils, et plus d’une dizaine de blessés. Des centaines de personnes sont obligées de fuir en brousse, […] d’autres ont trouvé refuge dans des localités voisines", a précisé un officier de la Misca, la force militaire africaine.
Actuellement le centre de Mala serait contrôlé par les combattants Séléka qui commettent des exactions sur la population civile, selon des habitants contactés par téléphone.
>> Lire aussi : cinq personnes tuées par des hommes armés dans la nuit de samedi à Bangui
Des violences quotidiennes
En Centrafrique, la population et les organisations humanitaires sont la cible d’exactions commises par les groupes armés, musulmans comme chrétiens. Les forces internationales, qui doivent être relayées par les Casques Bleus en septembre, paraissent impuissantes face à cette violence communautaire.
Eric Kétégaza, qui vit dans la localité de Mala, explique qu’"ils [les Séléka, NDLR] tuent, pillent, volent et violent impunément. Il n’y a personne pour protéger la population contre leurs exactions. Même l’église catholique de Mala a été saccagée, et ceux qui s’y étaient réfugiés ont essuyé des tirs et obligés de fuir".
MSF en réaction à ces violences
Par ailleurs, lundi, l’organisation humanitaire Médecin Sans Frontière (MSF) a exprimé, dans un communiqué, sa décision de réduire ses activités pour une semaine dans le pays, en réaction à l’attaque qui a eu lieu le 26 avril contre l’hôpital de Boguila, au nord-ouest de la RCA, près de la ville de Paoua. Le bilan humain y était de 22 morts dont 3 humanitaires de l’ONG.
Selon un officier de la Misca, dans la même région, des affrontements ont également fait une vingtaine de morts entre le 30 avril et le 2 mai, près de Markounda (nord). Mais selon un officier de la Misca, le bilan humain des différentes attaques dans le nord-ouest serait plus élevé : il s’éleverait à au moins 75 morts en une dizaine de jours.
(Avec AFP)
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