Mauritanie : l’opposition radicale boycottera la présidentielle

Le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), coalition de l’opposition radicale en Mauritanie, a décidé de boycotter l’élection présidentielle du 21 juin, accusant le pouvoir de bloquer le dialogue pour un scrutin consensuel.

Le président de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz, le 3 avril 2014 à Bruxelles. © AFP

Le président de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz, le 3 avril 2014 à Bruxelles. © AFP

Publié le 4 mai 2014 Lecture : 2 minutes.

Lors d’une réunion, samedi soir, "tous les partis politiques affiliés au Forum ont décidé à l’unanimité de boycotter cette élection", a affirmé à l’AFP l’ex-Premier ministre Yahya Ould Ahmed Waghf, négociateur principal du FNDU dans le dialogue entre pouvoir et opposition. Lancé mi-avril après plusieurs rencontres préparatoires, ce dialogue sur les conditions de l’organisation de la présidentielle est aujourd’hui au point mort. Il rassemble 33 délégués: 11 de la majorité présidentielle, 11 du FNDU et 11 d’une autre coalition de l’opposition, la Coordination pour une alternance pacifique (CAP, modérée). Aucune des parties prenantes n’a cependant clairement annoncé qu’elle se retirait des travaux.

Le FNDU regroupe la formation islamiste Tewassoul et les dix partis de la Coordination de l’opposition démocratique (COD). Ces dix partis ont boycotté les dernières élections législatives et municipales, organisées en novembre et décembre 2013. A l’issue des législatives, Tewassoul est devenu la première formation d’opposition à l’Assemblée nationale avec 16 députés, derrière L’Union pour la République (UPR, formation du président Aziz) qui a 76 députés sur 147 au total. Avec ses alliés, la coalition au pouvoir compte 110 élus et l’opposition, 37.

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Selon Yahya Ould Ahmed Waghf, la décision des partis politiques du FNDU de boycotter la présidentielle a été approuvée par les syndicats, organisations de la société civile et autres personnalités également membres du Forum. Tous estiment que "ce scrutin unilatéral ne (les) concerne pas, en ce sens qu’il n’est ni consensuel, ni transparent", a ajouté M. Ould Ahmed Waghf. Toutefois, a-t-il précisé, le FNDU "reste ouvert à toute initiative à même de sortir le pays de l’impasse à travers un dialogue sérieux et sincère avec le pouvoir, pour une élection qui réponde aux exigences de transparence requises".

Problème d’agenda

Le 22 avril, le FNDU avait dénoncé l’agenda électoral annoncé deux jours auparavant par un décret présidentiel, en regrettant que ce programme ait été arrêté sans attendre la fin des pourparlers alors qu’une partie des opposants souhaitait un report du scrutin.

Selon cet agenda, la date butoir pour le dépôt des candidatures à la présidentielle est fixée au 7 mai. La campagne électorale sera lancée le 6 juin et se déroulera jusqu’au 19 juin. Si aucun candidat n’obtient la majorité absolue au premier tour de scrutin le 21 juin, un second tour sera organisé le 5 juillet.

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Parmi les candidats déclarés, figurent l’actuel président Mohamed Ould Abdel Aziz, l’opposant et député Ibrahima Moctar Sarr (qui n’est membre d’aucune des coalitions de l’opposition), et le militant anti-esclavagiste Birame Ould Dah Ould Abeid. M. Aziz, un ancien général arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en août 2008, avait été élu un an après pour un mandat de cinq ans lors d’un scrutin contesté par l’opposition.

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