Proche-Orient : Abbas promet que le gouvernement palestinien rejettera la violence

Le président palestinien Mahmoud Abbas a promis samedi que le prochain gouvernement d’union avec le Hamas rejetterait la violence, répondant aux vœux de la communauté internationale, mais a réaffirmé qu’il ne reconnaîtrait jamais Israël comme État juif.

Le président palestinien Mahmoud Abbas le 26 avril 2014 à Ramallah. © AFP

Le président palestinien Mahmoud Abbas le 26 avril 2014 à Ramallah. © AFP

Publié le 26 avril 2014 Lecture : 3 minutes.

"Le prochain gouvernement obéira à ma politique", a-t-il dit aux membres du Conseil central palestinien (CCP), une instance dirigeante de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), réunis à Ramallah en Cisjordanie.

"Je reconnais l’Etat Israël, je rejette la violence et le terrorisme et je respecte les engagements internationaux", a-t-il assuré dans un discours de plus d’une heure, plus pédagogique que polémique.

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Aux termes d’un nouvel accord de réconciliation conclu mercredi, l’OLP dirigée par M. Abbas et le mouvement islamiste Hamas ont convenu de former un gouvernement de "consensus national" dirigé par M. Abbas et composé de personnalités indépendantes.

Cette réconciliation a provoqué la fureur d’Israël qui considère le Hamas comme un "groupe terroriste". En représailles, il a suspendu les pourparlers de paix relancés en juillet 2013 sous l’égide de Washington qui étaient déjà dans l’impasse et qui étaient censés aboutir à un accord de principe d’ici le 29 avril.

Au pouvoir à Gaza depuis 2007, le Hamas est opposé à ces négociations "futiles" avec Israël, et prône la "résistance armée" contre ce pays.

M. Abbas a souligné, dans son discours, que les négociations avec Israël ne seraient pas menées par le nouveau gouvernement mais par l’OLP qui "représente l’ensemble du peuple palestinien"

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"Le (nouveau) gouvernement, lui, sera en charge de ce qui se passe à l’intérieur des territoires palestiniens", a-t-il dit. L’OLP est reconnue internationalement comme "l’unique représentant du peuple palestinien" et, à ce titre, seule habilitée à négocier en son nom.

"Menaces de dissolution"

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Le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU) exige du Hamas qu’il reconnaisse Israël ainsi que les accords déjà conclus entre cet Etat et l’OLP, et renonce à la lutte armée.

Mais M. Abbas a réitéré son refus de reconnaître Israël comme un "Etat juif", comme l’exige le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. "Nous n’accepterons jamais de reconnaître un Etat juif", a-t-il dit, rappelant que les Palestiniens avaient reconnu l’Etat d’Israël en 1993. M. Abbas a relevé que cette demande n’avait pas été faite à l’Egypte ou la Jordanie lorsque ces pays ont signé la paix avec l’Etat hébreu.

Le président palestinien a aussi répété qu’il était disposé à prolonger les pourparlers avec Israël au delà de l’échéance du 29 avril mais à condition que le gouvernement Netanyahu libère des prisonniers, gèle la colonisation et accepte de discuter de la délimitation des frontières du futur Etat palestinien.

Israéliens et Palestiniens ont multiplié les gestes d’hostilité depuis qu’Israël a refusé de relâcher comme prévu le 29 mars un dernier contingent de prisonniers, en réclamant une prolongation des négociations de paix jusqu’à la fin de l’année.

En réponse, M. Abbas a décidé d’adhérer à 15 agences et traités internationaux.

"Phase d’attente"

Le président palestinien a averti qu’en vertu du statut d’Etat observateur obtenu le 29 novembre 2012 à l’ONU, l’OLP "a le droit" de demander l’adhésion à quelque 63 organisations et conventions internationales.

Enfin, M. Abbas a laissé plané la menace d’auto-dissolution de l’Autorité palestinienne, chargée d’administrer les zones autonomes de Cisjordanie et qu’il dirige, afin de faire porter à Israël la responsabilité de la gestion du territoire en tant que puissance occupante.

Côté américain, le secrétaire d’Etat John Kerry, sponsor du processus de paix, a dû prendre acte de l’échec, au moins momentané, de son initiative. "C’est un moment de transition. Nous ne pouvons pas forcer les parties à prendre des mesures qu’elles ne veulent pas prendre", a souligné vendredi la porte-parole du département d’Etat Jennifer Psaki.

Nous sommes dans une phase d’attente pour voir ce que les parties décident de faire par la suite", a-t-elle reconnu.

La réunion de Ramallah, à laquelle assiste un représentant du Hamas, se poursuivra samedi soir et s’achèvera dimanche.

L’Autorité palestinienne, qui administre les zones autonomes de Cisjordanie, a signé ces dernières années plusieurs accords de réconciliation avec le Hamas qui sont restés lettre morte.
 

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