Nigeria : combats meurtriers près du lieu de l’enlèvement de lycéennes
Des combats ont éclaté dans le nord-est du Nigeria près du lieu où seraient détenues des dizaines de lycéennes enlevées par le groupe Boko Haram, faisant plus de quarante morts chez les islamistes et quatre chez les soldats gouvernementaux, a affirmé l’armée vendredi.
"La capture de terroristes qui seraient les chefs des hommes opérant autour d’Alagarmo, a déclenché un affrontement de grande envergure dans les environs de Bulanbuli, dans l’Etat de Borno la nuit dernière", a déclaré le porte-parole de la Défense, le général Chris Olukolade.
"Plus de 40 terroristes sont morts dans l’affrontement, quatre soldats y ont perdu la vie et neuf ont été blessés", a-t-il ajouté dans un communiqué.
Bulanbuli se situe entre Alagarmo et la forêt de Sambisa, où les lycéennes enlevées la semaine dernière seraient détenues et où les insurgés ont un camp.
Ces informations n’ont pas été confirmées de source indépendante, mais des habitants de Chibok, ville où est situé l’établissement des jeunes filles kidnappées, ont dit avoir entendu au moins une trentaine de déflagrations provenant de la forêt de Sambisa.
"Nous pensons que les explosions venaient du fin fond de la forêt où nos filles sont détenues par Boko Haram, mais nous ne savons pas s’il s’agit d’une opération de l’armée pour (les) libérer", a témoigné Enoch Mark, dont la fille et les deux nièces font partie des détenues.
Le sauvetage des lycéennes a été la priorité des discussions jeudi lors d’une réunion entre le président nigérian Goodluck Jonathan et des responsables politiques et militaires, a déclaré un gouverneur.
Mais il n’a pas été indiqué si les affrontements avec les insurgés étaient la conséquence des nouvelles mesures de sécurité prises à l’issue de cette rencontre.
L’enlèvement massif des lycéennes dans leur établissement la semaine dernière est attribué au groupe islamiste Boko Aram. Cette attaque est considérée comme l’une des plus choquantes depuis le début de l’insurrection des islamistes nigérians, qui a débuté il y a cinq ans.
Cette opération à grande échelle a été menée quelques heures après un attentat qui a tué au moins 75 personnes dans la capitale fédérale d’Abuja.
L’attaque, la plus meurtrière jamais commise dans les environs de la ville, a été revendiqué par le leader de Boko Aram, Abubakar Shekau.
Le gouvernement de Borno avait annoncé initialement l’enlèvement de 129 lycéennes de leur établissement de Chibok par des hommes armés le 14 avril, mais le nombre des prisonnières a diminué depuis, de nombreuses jeunes filles réussissant à s’échapper. Selon les derniers chiffres fournis lundi par le porte-parole du gouverneur de Borno, 77 étaient encore détenues.
La directrice du lycée de Chibok, Asabe Kwambura, avait déclaré le même jour que, selon les informations fournies par des parents, un total de 230 lycéennes avaient en fait été enlevées initialement.
Elle avait ajouté être encore sans nouvelles de 187 lycéennes après que 43 se furent échappées.
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