La Coupe d’Afrique des nations sera-t-elle privée de télévision ?
La Confédération africaine de football vient d’annuler les droits de diffusion de la Coupe d’Afrique des nations accordés au réseau qatari BeIn Media Group, dans 40 pays dont la zone Mena.
Les supporters de football ont rongé leur frein, contenant difficilement leur impatience à l’annonce, en juillet 2022, du décalage de la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football. Initialement prévue du 23 juin au 23 juillet 2023 dans cinq villes ivoiriennes, la phase finale de la compétition continentale débutera finalement, saison des pluies oblige, le 13 janvier prochain. Mais voilà qu’une nouvelle menace plane sur ceux qui se réjouissaient de ne pas avoir à faire le voyage en Éburnie…
La Confédération africaine de football (CAF) vient de rompre son contrat de diffusion avec BeIn Sports dans 40 pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, ainsi qu’en Asie, en France et aux États-Unis. Il s’agit d’un choc de titans entre l’instance continentale et le groupe de Nasser al-Khelaïfi, réseau majeur dans la diffusion du football en Afrique et ailleurs. Avant même la phase finale ivoirienne, l’incertitude plane donc sur la retransmission des éliminatoires de la CAN, sur les compétitions de clubs africains –notamment la Ligue des Champions et la Coupe de la Confédération–, ainsi que sur la nouvelle African Football League qui commence en octobre.
Défaut de paiement
Une telle rupture de contrat n’est pas inédite, l’instance faitière du football africain ayant annulé, en 2019, un accord avec le groupe français Lagardère Sports. Cette fois, la sanction avait touché l’Afrique subsaharienne.
Le motif de la nouvelle décision notifiée ce 1er septembre semble prosaïque et classique : BeIn Sports serait en défaut de paiement d’une somme d’environ 80 millions d’euros. C’est en 2017 que la CAF avait conclu un accord avec le groupe qatari, d’un montant d’environ 387 millions d’euros pour la diffusion de la compétition et de ses qualifications jusqu’en 2028.
Dans une lettre datée du 5 septembre, le directeur général de BeIn Media Group, Yousef Al-Obaidly, indique qu’il refuse cette annulation qu’il qualifie d’ « unilatérale ». Reconnaissant « un certain nombre de problèmes qui ont affecté la relation contractuelle », son entreprise promet de prendre « toutes les mesures juridiques nécessaires » pour contester la rupture et l’annuler. De son côté, le comité exécutif de la CAF se réunit la semaine prochaine…
Les recours en justice rimant souvent avec lenteur, les supporters des régions concernées se demandent si leurs écrans ne resteront pas noirs dans les prochaines semaines. De quoi encourager les pirates de signaux télévisuels sans frontières…
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