Un puissant séisme au Maroc fait plusieurs centaines de morts

Plus de 1 000 personnes ont été tuées et 672 blessées dans un séisme qui a dévasté le pays dans la nuit de vendredi à samedi, provoquant d’énormes dégâts à Marrakech. La secousse a été ressentie à Rabat, Casablanca, Agadir et Essaouira.

Un séisme de magnitude 7 a frappé le Maroc (ici à Marrakech), dans la nuit du 8 au 9 septembre 2023. © Photo by Said Echarif / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP

Publié le 9 septembre 2023 Lecture : 3 minutes.

D’après les médias marocains, il s’agit du plus puissant séisme à frapper le royaume à ce jour. Le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST), basé à Rabat, a indiqué qu’il était d’une magnitude de 7 degrés sur l’échelle de Richter et que son épicentre se situait dans la province d’Al Haouz, au sud-ouest de la ville Marrakech, destination très prisée des touristes étrangers.

La secousse sismique a fait 1 037 morts et 672 blessés, selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur. Parmi les blessés, 205 sont dans un état grave, a indiqué le ministère, précisant que le séisme a causé l’effondrement de plusieurs bâtiments, notamment dans les provinces et communes d’Al Haouz, Taroudant, Chichaoua, Ouarzazate et Marrakech. Un précédent bilan faisait état de 296 personnes tuées dans les provinces et communes d’Al Haouz, Marrakech, Ouarzazate, Azilal, Chichaoua et Taroudant.

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Destructions

Selon des témoins et des images diffusées par les médias et sur les réseaux sociaux, le séisme a provoqué d’importants dégâts dans plusieurs villes. Des images ont montré une partie d’un minaret qui s’est effondrée sur la célèbre place Jemaa el-Fna, cœur battant de Marrakech, faisant deux blessés.

Des centaines de personnes ont afflué sur cette place emblématique de la ville ocre pour y passer la nuit, de crainte de répliques. Certains étaient munis de couvertures, d’autres dormaient à même le sol.

« On se promenait à Jemaa el-Fna quand la terre a commencé à trembler, c’était vraiment sidérant comme sensation. Nous sommes sains et saufs mais je suis encore sous le choc. J’ai au moins dix membres de ma famille qui sont morts à Ijoukak [commune rurale d’Al Haouz, NDLR]. J’ai du mal à y croire car il n’y a pas plus de deux jours j’étais avec eux », raconte Houda Outassaf, une habitante de la ville rencontrée sur la place.

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« Chanceuses d’être en vie »

Mimi Theobald, une touriste anglaise de 25 ans, s’apprêtait à prendre le dessert sur la terrasse d’un restaurant avec des amies « quand les tables ont commencé à trembler, les plats à voler, on a paniqué ».

« Après, on a essayé d’aller à notre hôtel pour récupérer nos bagages et passeports car notre vol était programmé demain, mais c’était impossible car notre hôtel est situé dans la médina. Il y avait des débris partout, ce n’était pas très safe. C’est la première fois qu’on assiste à un séisme. Quand l’adrénaline est retombée, on s’est rendu compte qu’on était très chanceuses d’être toujours en vie », ajoute-elle.

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Outre Marrakech, la secousse a été ressentie à Rabat, Casablanca, Agadir et Essaouira, semant la panique parmi la population. De nombreuses personnes sont sorties dans les rues de ces villes, craignant l’effondrement de leur habitation, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.

Des résidents de Marrakesh ayant fuit leur maison après le tremblement de terre, dans la nuit du 8 au 9 septembre 2023. © Photo by FADEL SENNA / AFP

Des résidents de Marrakesh ayant fuit leur maison après le tremblement de terre, dans la nuit du 8 au 9 septembre 2023. © Photo by FADEL SENNA / AFP

Sur des photos et vidéos publiées par des internautes, on peut voir d’importants débris d’habitations dans les ruelles de la médina de Marrakech. Mais aussi des voitures écrasées par des pierres.

« J’étais dans mon lit quand tout s’est mis à trembler. J’ai cru que mon lit allait s’envoler. Je suis sorti dans la rue à moitié nu et je suis allé tout de suite voir mes riads. C’était le chaos total, une vraie catastrophe, la folie », raconte au téléphone le Français Michaël Bizet, 43 ans, propriétaire de trois maisons traditionnelles dans la vieille ville de Marrakech.

Condoléances

Le centre régional de transfusion sanguine à Marrakech a appelé les habitants à se rendre samedi dans ses locaux pour donner leur sang pour les blessés.

« On avait l’impression que c’était une rivière qui débordait violemment. Les cris et les pleurs étaient insoutenables », affirme un autre habitant de la ville, Fayssal Badour, 58 ans.

Des nouvelles terribles en provenance du Maroc

Le Premier ministre indien Narendra Modi, hôte du sommet du G20 réuni ce week-end à New Delhi, a adressé ses condoléances aux proches des victimes du tremblement de terre, se disant dans un message sur X (ex-Twitter) « extrêmement peiné par les pertes de vies ».

Le chancelier allemand Olaf Scholz a adressé lui aussi un message de condoléances après ce tremblement de terre « dévastateur », évoquant des « nouvelles terribles en provenance du Maroc ».

Des précédents

Le 24 février 2004, un séisme de 6,3 degrés sur l’échelle de Richter avait secoué la province d’Al Hoceima, à 400 km au nord-est de Rabat, faisant 628 morts et provoquant d’importants dégâts matériels.

Et le 29 février 1960, un tremblement de terre avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, et fait plus de 12 000 morts, soit un tiers de la population de la ville.

(Avec AFP)

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