La première ferme éolienne voit le jour à Djibouti

En inaugurant le 10 septembre la première installation d’énergie renouvelable du pays, le président Ismaïl Omar Guelleh concrétise son ambition de faire de Djibouti le premier pays d’Afrique à fournir une énergie 100 % verte à sa population.

Le président djiboutien, Ismaïl Omar Guelleh, inaugure officiellement le premier parc éolien du pays, situé dans la baie du Ghoubet, le 10 septembre 2023. © Présidence de Djibouti

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Publié le 11 septembre 2023 Lecture : 3 minutes.

Dans la matinée du 10 septembre, « Djibouti a vécu un moment historique », de l’aveu même d’Ismaïl Omar Guelleh (IOG). Le chef de l’État venait tout juste d’inaugurer officiellement le premier parc éolien du pays, situé dans la baie du Ghoubet, une centaine de kilomètres au nord de la capitale du pays. Juchées à 230 mètres d’altitude, sur le site le plus venteux du territoire, les 17 éoliennes qui constituent le parc, installées par l’espagnol Siemens-Gamesa, ont une capacité de production totale de 60 MW, qui viennent s’ajouter aux 120 MW déjà produits chaque jour par la petite république.

Investisseurs privés

L’inauguration de ce parc éolien, baptisé Red Sea Power (RSP), est en effet une première à Djibouti pour plusieurs raisons. C’est, d’abord, la première initiative d’envergure dans le domaine énergétique créée par un producteur d’électricité indépendant (IPP) dans le pays, selon un partenariat public-privé (PPP) défini dans le cadre de la loi de 2019 sur la libéralisation du secteur. Le consortium d’investisseurs privés, réunis au sein de la société Red Sea Power Limited SAS, a investi 122 millions de dollars pour cette réalisation.

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Il regroupe l’Africa Finance Corporation (AFC), basée au Nigeria, en tant que promoteur principal, la Banque de développement entrepreneuriale (FMO) des Pays-Bas, le gestionnaire de fonds Climate Fund Managers (CFM), et la société d’investissement Great Horn Investment Holding (GHIH), détenue par l’Autorité des ports et des zones franches de Djbouti (DPFZA).

Le parc éolien RSP est également le premier projet de production d’énergies renouvelables à naître dans le pays, dans le cadre de la vision développée dès 2012, à Doha, par IOG, qui affirme alors sa volonté « de devenir à l’horizon 2035 le premier pays d’Afrique à fournir une énergie 100 % renouvelable à sa population ». La ferme éolienne du Ghoubet permet déjà au pays de réduire chaque année ses émissions de dioxyde de carbone de plus de 250 000 tonnes.

Unité de dessalement

D’autres projets doivent bientôt venir donner un peu plus de réalité à la vision présidentielle. La société RSP Ltd a déjà prévu et annoncé une extension supplémentaire de 45 MW sur le site du Ghoubet, alors qu’un autre projet, solaire cette fois, doit voir le jour dans les tout prochains mois dans le désert du Grand Bara. Lancée à la mi-2020, pour un investissement de 40 millions de dollars, cette ferme photovoltaïque disposera d’une capacité initiale de 30 MW, portée à 100 MW si son potentiel de production se confirme. Le français Engie, à l’origine du projet, s’est retiré en 2022 au profit de l’opérateur émirati AMEA Power, qui fera équipe avec le Fonds souverain de Djibouti (FSD) dans le cadre, là aussi, d’un PPP.

Cette première ferme éolienne du pays comprend également un volet social, avec la réalisation d’une unité de dessalement d’eau de mer. Alimentée par panneaux solaires, elle produira 7 m³ d’eau potable par heure destinées à la consommation des populations voisines du site. L’électricité produite est déjà prévue pour être revendue à Électricité de Djibouti (EDD), dans le cadre d’un accord d’achat d’électricité (AAE) à long terme. Les obligations de l’opérateur national djiboutien sont soutenues par une garantie du gouvernement, elle-même appuyée par une couverture du risque apportée par l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) de la Banque mondiale.

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Selon le ministère djiboutien de l’Énergie, ce nouvel équipement doit permettre d’apporter une électricité propre à près de 38 % de la population qui n’en bénéficie pas aujourd’hui. Il doit également répondre à la croissance de la demande énergétique, estimée chaque année à 10 %, den lien avec l’industrialisation actuelle du pays.

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