RDC : troisième nuit en détention pour Stanis Bujakera Tshiamala

Jeune Afrique demande la libération immédiate de son correspondant à Kinshasa, arrêté vendredi soir et questionné depuis sur un article qui ne porte pas sa signature.

Le journaliste congolais Stanis Bujakera Tshiamala. © DR

Le journaliste congolais Stanis Bujakera Tshiamala. © DR

Publié le 11 septembre 2023 Lecture : 2 minutes.

Stanis Bujakera Tshiamala, correspondant de Jeune Afrique à Kinshasa, a passé sa troisième nuit en détention. Il demeure incarcéré ce 11 septembre, après plus de 48 heures de garde à vue. Interpellé le 8, il a été entendu par la commission chargée d’enquêter sur le meurtre de l’ancien ministre et député congolais Chérubin Okende. Les faits qui lui sont reprochés sont la « propagation de faux bruits » et la « diffusion de fausses informations ».

Stanis Bujakera Tshiamala se trouve toujours dans les locaux du commissariat provincial de la police de Kinshasa. Auditionné durant plus de quatre heures le 9 septembre, il a une nouvelle fois été interrogé le 10. Initialement prévue à 11h, cette deuxième audition n’a commencé qu’en fin d’après-midi, certains membres de la commission s’étant présentés avec plus de cinq heures de retard. Ce nouvel interrogatoire a duré environ deux heures.

la suite après cette publicité

Notre confrère, dont les téléphones et l’ordinateur ont été confisqués, a été interrogé sur le contenu de ses conversations avec les rédactions avec lesquelles il collabore, dont Jeune Afrique. Dimanche, le parquet n’ayant pas pris de décision quant à une inculpation à l’issue de cette audition tardive, Stanis Bujakera Tshiamala a de nouveau passé la nuit en détention. Une décision est désormais attendue dans la journée.

Un article que Stanis n’a pas signé

Ces accusations concernent un article publié sur le site de Jeune Afrique, le 31 août, et qui ne porte pas sa signature, mais celle de Jeune Afrique. Il est dès lors inquiétant que notre correspondant soit interrogé sur un contenu qu’il n’a pas signé et pour lequel il ne peut être tenu responsable.

Les autorités congolaises contestent l’authenticité du rapport attribué à l’Agence nationale de renseignements (ANR), repris dans cet article. Elles nous ont fait parvenir, le 9 septembre, quelques heures après l’arrestation de Stanis, un courrier dénonçant « les fausses informations publiées sur base d’un rapport attribué indûment à l’ANR, prétendant retracer les circonstances de la mort de l’honorable Chérubin Okende ».

la suite après cette publicité

Elles affirment que Jeune Afrique a exploité une « fausse note attribuée à l’ANR ». Le même courrier dit regretter « que des médias jugés crédibles professionnellement se soient laissé dévoyer au point de relayer un document au contenu fallacieux ». Jeune Afrique réitère sa pleine confiance à l’ensemble de ses journalistes, qui ont à cœur de proposer une information juste et vérifiée, et qui travaillent avec sérieux et professionnalisme.

Nous continuons de demander la libération immédiate de Stanis Bujakera Tshiamala. Plusieurs personnalités politiques congolaises, organisations de société civile et représentations diplomatiques – dont celles des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni, de la Belgique, de la Suisse et de l’Union européenne – ont fait part de leur inquiétude concernant la situation de notre correspondant. Nous osons croire à l’attachement des autorités congolaises au libre exercice du journalisme en RDC.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires