Si Alternance 2023 n’avait pas sa place au gouvernement de transition nommé le 9 septembre, le nouveau chef de l’État a attribué à Paulette Missambo, co-fondatrice de la plateforme de coalition, un rôle essentiel dans le nouveau régime.

La présidente de l’Union nationale, qui a été de presque tous les gouvernements entre 1990 et 2009 sous Omar Bongo Ondimba, a pris les rênes du Sénat, d’après un communiqué du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) du 11 septembre.

Marc Ona Essangui en soutien

L’ex-candidate à la magistrature suprême, qui s’était finalement rangée derrière la candidature de consensus d’Albert Ondo Ossa en perspective du scrutin du 26 août, sera secondée à ce nouveau poste par un bureau mixte, composé de militaires et de civils.

Luc Oyoubi, premier secrétaire général adjoint du Parti démocratique gabonais (PDG), qui a pris la direction du parti en remplacement de Steeve Nzegho Dieko – en résidence surveillée depuis le coup d’État du 30 août qui a renversé Ali Bongo Ondimba –, est désormais le premier vice-président du Sénat.

L’objectif donné par le nouveau président de la transition – mettre sur pied des institutions sans qu’il n’y ait plus « ni majorité ni opposition » – semble se concrétiser. Paulette Missambo pourra compter sur Marc Ona Essangui, membre de la société civile et militant connu pour son travail sur la préservation de l’environnement. Il devient troisième vice-président de la chambre

Enfin, un militaire fera partie de ce nouveau Sénat, en tant que deuxième vice-président. Il s’agit du général Jean Ekoua, commandant en chef de la gendarmerie nationale jusqu’en 2020. À l’image du gouvernement, Brice Clotaire Oligui Nguema a choisi de confier des postes clés à des militaires.

D’après la Charte publiée par le nouveau régime, le Sénat sera composé de six différents corps : dix membres seront « choisis parmi les personnalités qualifiées qui ont honoré les services de l’État », dix autres issus des organisations patronales, dix des syndicats, dix de la société civile, cinq représentant les confessions religieuses et cinq les organisations traditionnelles, pour un total de 50 membres. Tous seront âgés d’au moins 50 ans.

Alternance 2023 aussi à l’Assemblée

Comme les membres du gouvernement de Raymond Ndong Sima, la présidente du Sénat de la transition ne pourra pas se présenter à l’élection présidentielle qui sera organisée dans un délai pour l’heure inconnu. Ce sera aussi le cas du président de l’Assemblée nationale. La composition de cette dernière a été révélée dans la foulée de celle du Sénat.

La chambre basse du Parlement sera dirigée par le cadre du PDG Jean-François Ndongou, député de Mandji et ancien ministre de l’Intérieur d’Ali Bongo Ondimba. Un autre membre d’Alternance 2023, le président de la plateforme de coalition, François Ndong Obiang, fait son apparition à l’Assemblée, en tant que premier vice-président.

La composition du bureau est, là aussi, mixte. On y trouve en outre un militaire, l’amiral Gabriel Mali Odjoua, ex-secrétaire général du ministère de la Défense, mais aussi Florentin Moussavou, ancien ministre de l’Éducation nationale, et Geoffroy Foumboula Libeka Makosso, membre de la société civile.