Au Maroc, les recherches s’accélèrent mais l’espoir s’amenuise
Volontaires et secouristes restent mobilisés pour tenter de trouver d’éventuels survivants, même si 72 heures après le séisme qui a fait près de 2 900 morts, les chances sont de plus en plus minces.
L’épicentre du séisme, qui a fait 2 862 morts et 2 562 blessés selon un dernier bilan publié le 11 septembre au soir, est situé dans une zone montagneuse du Haut-Atlas où les éboulements ont encore rendu difficile l’accès aux villages sinistrés. Les secouristes marocains, appuyés par des équipes étrangères, tentent d’accélérer les recherches pour retrouver d’éventuels survivants et fournir des abris à des centaines de familles qui ont perdu leurs maisons. Mais dans certaines zones isolées, les habitants affirment être abandonnés à leur sort.
Dans le village d’Imoulas, les habitants semblent perdus au milieu des décombres. « Nous nous sentons complètement abandonnés ici, personne n’est venu nous aider. Nos maisons se sont effondrées et nous n’avons nulle part où aller. Où vont vivre tous ces pauvres gens ? » déplore Khadija, une habitante de ce village difficile d’accès.
« L’État n’est pas venu, nous n’avons vu personne. Après le séisme, ils sont venus pour compter le nombre de victimes. Depuis, il ne reste plus un seul d’entre eux. Pas de protection civile, pas de force d’assistance. Personne n’est là avec nous », témoigne Mouhamed Aitlkyd au milieu des gravats. Pour acheminer des vivres aux survivants du séisme dans certaines petites bourgades enclavées, les hélicoptères font des allers-retours.
Le 11 septembre, le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, a présidé une réunion notamment consacrée à la reconstruction des logements détruits dans les zones sinistrées. « Les citoyens qui ont perdu leurs logement recevront des indemnités (…), une offre claire sera annoncée prochainement », a-t-il déclaré. Selon lui, des solutions sont actuellement à l’étude pour les personnes sans abri.
Hôpital de campagne
En attendant, les villages les plus proches de l’épicentre du tremblement de terre restent toujours inaccessibles à cause des éboulements. L’armée marocaine a installé des hôpitaux de campagne pour soigner les blessés dans les zones enclavées, comme à Asni, village de la province sinistrée d’Al Haouz, à un peu plus d’une heure de Marrakech.
Plus de 300 patients y ont déjà été admis, a affirmé le médecin colonel Youssef Qamouss. « On évalue la gravité des patients, et on envoie les cas les plus difficiles vers Marrakech. Nous disposons également d’une unité de radiologie, d’un laboratoire et d’une pharmacie », a-t-il dit.
Le 10 septembre au soir, le Maroc a annoncé avoir accepté les offres de quatre pays d’envoyer des équipes de recherche et sauvetage : l’Espagne, le Royaume-Uni, le Qatar et les Émirats arabes unis. Des secouristes espagnols étaient présents le 11 septembre dans deux localités frappées par le séisme au sud de Marrakech, Talat Nyaqoub et Amizmiz. « La grande difficulté réside dans les zones éloignées et difficiles d’accès comme ici, mais les blessés sont héliportés », a déclaré la cheffe de l’équipe espagnole, Annika Coll.
« C’est difficile de dire que les chances de trouver des survivants s’amoindrissent ; en Turquie (frappée par un très violent séisme en février dernier), nous avons trouvé une femme vivante après six jours et demi. Il y a toujours de l’espoir », a-t-elle ajouté. « Il est aussi important de retrouver les corps sans vie car les familles doivent savoir et faire le deuil ».
Le séisme a atteint une magnitude 7 selon le Centre marocain pour la recherche scientifique et technique (6,8 selon le service sismologique américain). Il est le plus puissant à avoir jamais été mesuré au Maroc. Le séisme est le plus meurtrier dans le royaume depuis celui qui avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, le 29 février 1960 : entre 12 000 et 15 000 personnes, soit un tiers de la population de la ville, y avaient péri.
(Avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...