En Libye, Derna ravagée par les inondations
2 300 morts, 7 000 blessés, 5 000 disparus… Le bilan du passage de la tempête Daniel dans cette ville de l’est libyen ne cesse de s’alourdir. L’aide internationale s’organise.
La ville de Derna compte ses morts par milliers, et craint un bilan très lourd, après que deux barrages ont cédé sous la pression de pluies diluviennes, libérant de puissants flots qui ont tout emporté sur leur passage.
Compte-tenu de l’accès difficile à cette ville de 100 000 habitants, les incertitudes demeurent sur le nombre de victimes de la catastrophe. Des routes coupées, des éboulements de terrains et des inondations ont empêché les secours d’atteindre la population qui a dû se débrouiller avec des moyens rudimentaires pour récupérer des corps enterrés par dizaines dans des fosses communes, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.
Coupée du reste du monde
Derna est quasiment coupée du reste du monde malgré les efforts des autorités pour rétablir les réseaux de téléphonie mobile et internet.
Oussama Ali, porte-parole du Service de secours et d’urgence libyen relevant du gouvernement internationalement reconnu de Tripoli, a affirmé que les inondations avaient fait « plus de 2 300 morts » et environ 7 000 blessés à Derna, alors que plus de 5 000 personnes sont portées disparues.
Un responsable de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a fait état lui d’un nombre « énorme » de morts qui pourraient se compter en milliers, avec 10 000 disparus.
Dès le 12 septembre, des corps ont commencé à être rejetés par la mer qui a pris la couleur de la boue. Sur des images, on peut voir un hélicoptère militaire en train de récupérer des corps sur la plage jonchée de débris et de morceaux de fer. Dans le pays comme à l’étranger, la mobilisation est forte pour aider les victimes, même si les secours arrivent encore au compte-goutte.
Des convois d’aide en provenance de la Tripolitaine, dans l’Ouest, sont en route vers Derna. Le gouvernement de Tripoli, dirigé par Abdelhamid Dbeibah, a annoncé l’envoi de deux avions-ambulance et d’un hélicoptère, de 87 médecins, d’une équipe de secouristes et de recherche cynophile ainsi que de techniciens de la Compagnie nationale d’électricité pour tenter de rétablir rapidement le courant qui a été coupé.
Hôpital de campagne
Des équipes de secouristes envoyées par la Turquie et les Émirats arabes unis sont également arrivées dans l’est de la Libye, selon les autorités. L’Algérie a annoncé l’envoi d’une « importante aide humanitaire » composée de produits alimentaires et médicaux, de tentes et de vêtements, à bord de huit avions militaires.
L’Égypte a indiqué de son côté avoir envoyé trois avions d’aide ainsi que des équipes de recherche et de sauvetage. Le Qatar a affirmé qu’un premier avion devait arriver le 12 septembre à Benghazi avec à son bord un hôpital de campagne ainsi que de l’aide médicale et alimentaire.
La France a annoncé le déploiement d’un hôpital de campagne pour venir en aide aux populations sinistrées, tandis que les États-unis ont décidé d’envoyer des « fonds d’urgence aux organisations de secours » et prévoient une coordination avec les autorités libyennes et l’ONU pour fournir un soutien supplémentaire.
Le président russe Vladimir Poutine a indiqué de son côté que son pays était prêt « à fournir l’assistance nécessaire ».
(Avec AFP)
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