Séisme au Maroc : le roi au chevet de blessés

Arrivé le 12 septembre à Marrakech, Mohammed VI est allé à la rencontre des victimes du séisme. Sur le terrain, les équipes de secours s’organisent mais on craint un refroidissement des températures et l’arrivée de la pluie.

Cette photo prise et diffusée le 12 septembre 2023 montre le roi du Maroc Mohammed VI donnant du sang au centre hospitalier universitaire « Mohammed VI » à Marrakech. © MAP / AFP

Publié le 13 septembre 2023 Lecture : 3 minutes.

Les espoirs de retrouver des survivants s’amenuisent au Maroc, quatre jours après un séisme dévastateur dans la région de Marrakech, où le roi Mohammed VI a rendu visite à des blessés. Le tremblement de terre a fait 2 901 morts et 5 530 blessés, selon un dernier bilan officiel.

La Croix-Rouge a lancé un appel de fonds d’environ 100 millions d’euros afin de soutenir les opérations de secours, après avoir débloqué un million de francs suisses de son Fonds d’urgence pour appuyer les activités du Croissant-Rouge marocain sur le terrain.

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Le roi Mohammed VI s’est rendu au centre hospitalier universitaire de Marrakech, avant de faire un don de sang. Il « a visité le service de réanimation et celui d’hospitalisation des victimes du séisme » pour s’informer de l’état de santé des blessés ainsi que des soins qui leur sont prodigués.

Volontaires et secouristes marocains, appuyés par des équipes étrangères, tentent d’accélérer les recherches pour retrouver d’éventuels survivants et fournir des abris à des centaines de familles qui ont perdu leurs maisons. Mais dans certaines zones isolées, les habitants affirment être livrés à eux-mêmes.

« Peur des pluies »

À Douzrou, un village soufflé par le séisme situé à 80 km au sud-ouest de Marrakech, l’inquiétude se lit sur les visages des survivants, qui ont improvisé des abris de fortune. Une centaine de personnes sont mortes dans cette bourgade plantée au début des chaînes montagneuses du Haut-Atlas, selon des habitants.

« Il est important qu’on nous prenne en charge, on ne peut pas survivre longtemps dans la nature. Les conditions climatiques sont très rudes. On craint le pire avec l’hiver qui arrive », s’inquiète Ismaïl Oubella, 36 ans, qui a perdu trois enfants (3, 6 et 8 ans), sa femme enceinte et sa mère.

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« On veut être relogés au plus vite, on a tout perdu même notre bétail. Les morts, on les a sortis nous-mêmes » des décombres, s’alarme Hossine Benhammou, 61 ans. Neuf membres de sa famille dont sa fille et deux petites-filles ont péri.

Une équipe de 20 secouristes de la United Kingdom International Search and Rescue Team (UK-ISAR) est arrivée sur place. « Les habitants ont géré la situation mais on va déployer des chiens » pour voir s’il y a des gens sous les décombres, a déclaré à l’AFP Steve Willitt, le chef d’équipe. « On a peur des pluies qui risquent de couper la route non goudronnée menant vers notre village. On risque de mourir de faim », confie un habitant Lahcen Ouhmane, 68 ans.

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Hôpitaux de campagne

Dans la localité d’Amizmiz, à environ une heure de là, des dizaines de survivants sont entassés autour d’un semi-remorque, attendant de l’aide alimentaire distribuée par des bénévoles. « Ce n’est pas le gouvernement qui aide, c’est le peuple », lance Abdelilah Tiba, 28 ans, un volontaire. « Qu’allons-nous faire lorsque les gens cesseront de nous aider ? » s’inquiète Fatima Benhamoud, 39 ans.

D’après l’Unicef, environ 100 000 enfants ont été affectés par le tremblement de terre au Maroc, où ils représentent près d’un tiers de la population. L’organisation de l’ONU a indiqué avoir « mobilisé du personnel humanitaire pour soutenir la réponse immédiate sur le terrain ».

Le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, a assuré que « les citoyens qui ont perdu leur logement recevront des indemnités ». Selon lui, des solutions sont actuellement à l’étude pour les sans-abri.

Les villages les plus proches de l’épicentre du séisme restent toujours inaccessibles en raison d’éboulements. Dans certains, enclavés, les hélicoptères font des allers-retours pour acheminer des vivres, selon des journalistes de l’AFP. L’armée marocaine a installé des hôpitaux de campagne pour soigner les blessés dans les zones enclavées, comme dans le village d’Asni, dans la province sinistrée d’Al-Haouz, à un peu plus d’une heure de Marrakech.

Le séisme a atteint une magnitude 7 selon le Centre marocain pour la recherche scientifique et technique (6,8 selon l’Institut de géophysique américain, USGS). Il est le plus puissant à avoir jamais été mesuré au Maroc.

(avec AFP)

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