PSG, Flink… L’algérien Yassir ancre de plus en plus sa marque auprès des diasporas en France
La start-up la plus valorisée d’Afrique du Nord fait partie des repreneurs de la filiale française du service de livraison rapide à domicile Flink.
Le tribunal de commerce de Paris a validé le 12 septembre un projet de reprise de la filiale française de Flink, une plateforme de livraison rapide d’origine allemande, pour 500 000 euros. Placée en redressement judiciaire depuis juin, l’entreprise est sauvée par trois repreneurs : Guillaume Luscan, directeur général de Flink France depuis mars, la maison mère de Flink et Yassir, la start-up algérienne de services à la demande et de transfert d’argent fondée par Noureddine Tayebi.
En quête de notoriété
Ce dernier apporte également 5 millions d’euros pour refinancer Flink France et ainsi préserver 56 % (270 emplois) des effectifs de l’entreprise. Pour Yassir, cette opération est un moyen d’asseoir sa présence en France, où la start-up est établie depuis 2016 et où elle cible les utilisateurs issus des diasporas africaines. À terme, le canal Yassir doit servir d’application de transferts de fonds entre ces clients et leurs familles sur le continent. La start-up espère également déployer un service de véhicules avec chauffeurs (VTC) ainsi que des « dark store » – petits entrepôts citadins permettant la livraison rapide de produits – dans Paris.
Ce n’est pas le premier rapprochement qu’opère Noureddine Tayebi avec l’Hexagone. Visiblement en quête de notoriété internationale, Yassir a annoncé début août la signature d’un contrat de partenariat de 15 millions d’euros sur trois ans avec le club de football du Paris Saint-Germain (PSG).
Ambitions subsahariennes
À la faveur d’une levée de fonds record de 150 millions de dollars (près de 140 millions d’euros) bouclée en novembre 2022, Yassir a débuté une expansion géographique au sud du Sahara, en commençant par le Sénégal et la Côte d’Ivoire. L’entreprise, qui s’est fait connaître pour son service de VTC, s’est rapidement diversifiée dans les services à la demande (Yassir Express) et espère évoluer vers les paiements et transferts de monnaie. Elle travaille, dans ce sens, à acquérir des licences d’établissement émetteur de monnaie électronique (EME) dans les six marchés où elle est présente.
Plus récemment, Yassir a investi le marché sud-africain avec Yassir Express, déployé dans sept villes entre Pretoria et Johannesburg. Dans une vidéo promotionnelle, Timothy Kiluba, directeur de la filiale locale, promet des livraisons en moins de trente minutes de 6 heures du matin à 22 heures le soir.
Outre l’Algérie, au Maghreb, Yassir est présent au Maroc et en Tunisie, où elle propose son service de VTC ainsi que Yassir Trading, un service de centrale d’achats. Fondé en 2017, Yassir est présent dans 45 villes de six pays et revendique plus de 5 millions d’utilisateurs actifs pour 50 000 chauffeurs-livreurs au total. La start-up a levé plus de 193 millions de dollars depuis sa création.
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